Qu’il est aisé de pérorer sans affronter, pour l’heure, de contradiction. L’ancien président Nicolas Sarkozy a saisi l’occasion d’une déclaration liminaire, devant le tribunal judiciaire de Paris, ce jeudi 9 janvier pour dire toute son «indignation» et sa «colère» d’être ici, une nouvelle fois, une cinquième fois en cinq ans, dans les habits du prévenu. Lors du troisième jour du procès, qui s’est ouvert lundi, du supposé financement libyen de sa campagne présidentielle victorieuse en 2007, le désormais avocat de profession a entamé une quasi-plaidoirie. Profitant du confort de ne pas devoir répondre à ce stade à de gênantes questions, Nicolas Sarkozy a crié au «complot».
Ponctuant ses phrases de grands moulinets de bras, l’ex-locataire de l’Elysée assure être la victime de «trois groupes de menteurs ou d’escrocs bien identifiables». Le premier est celui de Muammar al-Kadhafi, le despote libyen déchu et mort en 2011. «Les révélations sur le prétendu financement de ma campagne ont suivi de quelques heures mes déclarations disant “Kadhafi doit partir” et ma rencontre avec le comité de transition», rappelle l’ancien président. «Tous ces assassins, ces escrocs, ont promis, la main sur le cœur “nous avons les comptes, les document