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Libération
22/02/2022

Programmes présidentiels: 22 v’là des idées sur les flics

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Election Présidentielle 2022dossier
Comme à chaque présidentielle, la sécurité s’invite dans la campagne. «Libé» épluche 22 des priorités égrenées par les candidats, des thèmes récurrents, comme les violences policières et le maintien de l’ordre, aux moins abordés, comme la cyberdélinquance.
Le 7 février 2017, lors de la visite de Marine Le Pen au commissariat de Juvisy-sur-Orge. (Laurent Troude/Libération)
publié le 21 février 2022 à 20h34
22/02/2022, une date truffée de 2 qui se lit dans tous les sens. A cette occasion, Libé voit des 2 partout.

L’incertitude entoure la genèse de l’expression «22 v’là les flics» (lire encadré ci-dessous), mais un constat empirique demeure : on peut l’invoquer tous les cinq ans, tant le thème de la sécurité s’invite à chaque élection présidentielle. Il y a les sujets récurrents, antiennes de gauche – récépissé de contrôle d’identité, police de proximité – ou de droite – guerre contre les stupéfiants, légitime défense. Il y a des sujets plus modernes, inégalement considérés par les candidats : la place de la vidéo ou l’importance du «cyber» (comprendre : ce qui se passe en ligne). Enfin, il y a les sujets que cinq années de présidence Macron, et autant de mouvements sociaux, ont mis en lumière : les violences policières et le maintien de l’ordre, de plus en plus filmés et diffusés en ligne ; l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), crainte par les agents mais trop clémente, selon ses détracteurs ; les lanceurs de balle de défense (LBD) et les plaquages ventraux, accusés de blesser, voire de tuer, ceux qui en sont la cible ; le mal-être des policiers et gendarmes, qui se suicident plus que le reste de la population.

«22 v'là les flics», aux racines d'une expression

«22 v’là les flics !» : les quadragénaires (et plus) l’ont tous dit ou entendu dire. Mais parmi la demi-douzaine de linguistes et d’auteurs interrogés par «Libération», aucun n’a su certifier d’où venait l’expression. «L’origine est floue», reconnaît l’une. «En tout état de cause, on ne peut faire que des hypothèses», nous écrit l’autre. La page Wikipédia consacrée à «22 v’là les flics !» voit coexister une vingtaine d’origines possibles, concurrentes et non sourcées. Toutefois, une explication semble préexister aux autres, puisqu’on en trouve trace dans un dictionnaire d’argot de 1894 : le chiffre «22» est crié «quand le compagnon le plus près de la porte voit entrer le prote», c’est-à-dire le contremaître de l’imprimerie, pour prévenir ses collègues de l’arrivée de la hiérarchie. Mais pourquoi 22 ? Ce pourrait être une référence à la (grande) taille de la police utilisée par les imprimeurs pour les titres : c’est d’ailleurs «44» qui est crié quand le grand chef entre dans l’atelier, d’après la même source. Autre motif parfois avancé pour justifier le choix du 22 qu’ont fait les typographes : les lettres composant le mot «chef» sont respectivement à la 3e, 8e, 5e et 6e places de l’alphabet. Le calcul est vite fait.

Choisir 22 termes irriguant les programmes des candidats n’épuise pas l’ensemble des sujets sécuritaires, mais permet de se faire une idée, de constater que si la droite occupe en priorité ce terrain, certains candidats de gauche ne désarment pas. Plus surprenant : il arrive que les deux camps s’accordent, comme sur la nécessité des recrutements. Le panora