Méfiantes sur les intentions du gouvernement dès l’annonce du projet de loi immigration, les associations de soutien aux demandeurs d’asile voient aujourd’hui se concrétiser leurs pires craintes. A la suite du récent dépôt par le gouvernement d’une vingtaine d’amendements durcissant le régime de la rétention administrative, Delphine Rouilleault, directrice générale de France terre d’asile, réclame que le Conseil d’Etat, garant des libertés publiques, soit saisi pour avis.
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Quel regard portez-vous sur ce texte ?
Nous sommes extrêmement préoccupés par la tournure que prend ce projet de loi. Entre le texte d’origine et ce qu’il est en train de devenir, il y a une vraie rupture. Initialement, malgré un texte déséquilibré et qui comportait déjà des dispositions problématiques, nous voulions croire à la volonté du gouvernement d’œuvrer également en faveur d’une meilleure intégration des étrangers, notamment par la régularisation de travailleurs sans papiers dans les métiers en tension. Aujourd’hui, l’optique a radicalement changé. En témoigne la vingtaine d’amendements que le gouvernement a déposée depuis le 30 octobre. L’accent est cette fois très clairement mis sur la limitation des droits et des garanties procédurales et sur la facilitation du placement en rétention.
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