La profonde crise traversée par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) n’a rien d’un secret. Voilà des années qu’associations et professionnels du secteur crient dans le désert pour dénoncer les graves défaillances d’une institution à bout de souffle, chargée de la protection de près de 400 000 enfants et jeunes majeurs. Que les tribunes, textes de loi, rapports, missions flashs, s’empilent, sans jamais parvenir à réparer un système mis en miettes par des décennies de manquements et désintérêt des politiques publiques en la matière. Très attendue, la commission d’enquête parlementaire sur les dysfonctionnements de l’ASE était perçue par beaucoup comme une solution de la dernière chance.
Lancée en avril 2024, interrompue un mois plus tard par la dissolution de l’Assemblée nationale, elle a finalement été relancée en novembre, pour s’achever, le 19 février, par la promesse d’une «refondation» par la ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, Catherine Vautrin, lors de son audition. La rapporteure, Isabel