Le psychiatre-hospitalier marseillais, condamné à 12 ans de prison pour viols et agression sexuelle sur quatre patientes par la cour criminelle des Bouches-du-Rhône qui lui avait accordé le bénéfice de l’altération du discernement en raison de sa bipolarité, sera rejugé, le parquet ayant fait appel.
«Le parquet général près la cour d’appel d’Aix-en-Provence a interjeté appel principal dans ce dossier», a fait savoir le parquet ce vendredi 11 avril, confirmant l’information initiale du quotidien La Provence. Jugé en première instance par la cour criminelle départementale, le Dr Marc A. comparaîtra en appel devant la cour d’assises, composée à la fois de magistrats professionnels et de jurés populaires.
A la barre
A l’issue d’un procès de cinq jours, le Dr Marc Adida avait été condamné à 12 ans de réclusion le 4 avril, beaucoup moins que les réquisitions du parquet, qui avait réclamé une peine de 18 ans de prison pour cet homme de 52 ans.
«Quand on voit son mode opératoire bien rôdé, la perversité du système mis en place, j’ai la conviction qu’au moment des faits il n’avait pas son discernement altéré», avait estimé l’avocate générale, Vinciane de Jongh, selon qui le médecin «conditionnait» ses proies «pour les amener à un état de dépendance maximale».
Comme l’avait par contre demandé la magistrate, la cour avait condamné le médecin à un suivi socio-judiciaire de cinq ans à sa libération, avec injonction de soins, et trois ans de prison supplémentaires si ces soins n’étaient pas respectés, ainsi qu’une interdiction définitive de l’exercice de la médecine.
Victimes fragiles
Psychiatre au sein de l’Assistance publique - Hôpitaux de Marseille, à l’hôpital Sainte-Marguerite, ce praticien, placé en détention provisoire dès octobre 2020, avait été jugé pour viols sur trois patientes et agression sexuelle sur une quatrième.
Atteintes de bipolarité, de schizophrénie ou dépressives, ces femmes particulièrement fragiles avaient toutes évoqué devant les enquêteurs leur état de sidération : «J’étais comme un robot, comme une marionnette», avait insisté l’une d’elles. S’il était rapidement apparu à ses patientes comme «un sauveur», elles étaient aussi rapidement devenues ses «esclaves sexuelles», avaient témoigné les trois victimes de viols lors du procès.