C’est un nouveau pas de franchi vers la lumière. Un pas qui traduit à la fois l’injonction de l’époque et la marque d’un changement de culture progressif. Longtemps cantonnée au silence, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a lancé son site internet ce mardi. Juché sur un grand pupitre installé dans l’atrium du service basé à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), son directeur, Nicolas Lerner, présente fièrement les pages interactives, déroulant les grandes dates de l’histoire, jusqu’à l’affaire Dreyfus, et les missions exercées par le service de renseignement : lutte antiterroriste, contre-espionnage, cyberdéfense. L’ensemble, plutôt réussi visuellement et riche de quelques clips vidéo, est destiné à faire connaître, selon lui, «tout le champ missionnel de la DGSI». Evidemment, l’un des grands objectifs du site, outre rompre certains fantasmes, est de susciter des vocations afin de gonfler les effectifs des 150 métiers exercés à Levallois-Perret.
But ultime de la manœuvre : gagner en visibilité. Car c’est tout le paradoxe de cet univers très opaque, dont les activités sont recouvertes de la lourde chape du secret-défense : les besoins en personnels sont désormais tels qu’il a bien fallu soulever un peu le couvercle pour espérer attirer suffisamment de nouveaux candidats. Pour la seule DGSI, dont l’effectif compte aujourd’hui 4 700 personnes, l’objectif est d’en recruter 800 à 1 000 sur le