C’est son ultime grenade dégoupillée, ou pétard mouillé? le tribunal correctionnel a décidé jeudi de joindre l’incident au fond, donc de statuer une fois le procès achevé. Un mois et demi après l’ouverture du procès de l’éventuel financement de sa campagne présidentielle en 2007 par le régime de Muammar al-Kadhafi, les avocats de Nicolas Sarkozy ont dégainé leur botte plus ou moins secrète : distillée savamment dans les médias depuis quarante-huit heures, happening oblige, elle a été présentée formellement mercredi à la barre du tribunal correctionnel en charge de l’affaire. Mais le tribunal a décidé que ces arguties ne saurait entraver le déroulement du procès.
Les faits ? Le 16 janvier dernier, soit juste après l’ouverture du procès, l’une de ses défenseurs, Me Christophe Ingrain, reçoit un mail sibyllin, avec un nom arabe: «Je vais vous fournir quelques informations importantes et sensibles qui pourraient servir votre client.» Suit alors la copie audio d’une conversation entre Sarkozy et Kadhafi : elle n’apporte rien sur le fond, car postérieure à la présidentielle 2007, le second donnant au premier du «monsieur le Président». Donc rien sur l’éventuel financement de sa campagne électorale, il y est simplement question que la France soutienne la nomination d’un représentant africain au sein du Conseil de sécurité de l’ONU. Le messager plus ou moins anonyme en convient lui-même : «C’est un enregistrement neutre qui ne nuit à personne.» Me Ingrain croit p