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Libération
Reportage

Quatre jours après la disparition d’Emile, au Vernet : «C’est un petit village de montagne qui a ses blessures»

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Disparition du petit Émiledossier
Entre curieux de passage, journalistes, médiums et bénévoles qui viennent aux nouvelles, le village des Alpes-de-Haute-Provence vit sous la pression des visiteurs depuis la disparition d’Emile samedi 8 juillet. Les habitants rencontrés craignent pour l’équilibre du Vernet, huit ans après le crash de la Germanwings.
Depuis la disparition d'Emile, le doute et le soupçon grignotent lentement les esprits du village de 125 habitants. (Thhibaut Durand /Hans Lucas. AFP)
par Stéphanie Harounyan, correspondante à Marseille
publié le 12 juillet 2023 à 20h04

Le téléphone portable chante encore. C’est un monsieur, qui a déjà appelé la veille. Son pendule, assure-t-il, ne montre plus l’enfant à l’endroit précis où il l’avait localisé, peut-être a-t-il été déplacé ? Joëlle écoute, promet qu’elle a déjà transmis son message aux gendarmes, tente d’écourter poliment. Fin de la conversation, jusqu’à la suivante, qui ne tarde pas. «C’est comme ça depuis trois jours, ça se calme à peine aujourd’hui, raconte l’épouse du maire du Vernet. Depuis la disparition samedi d’Emile dans la commune des Alpes-de-Haute-Provence, son numéro de portable fait partie de ceux communiqués par la municipalité, parallèlement à la ligne ouverte par les autorités, pour réceptionner les appels de toutes sortes. Des bénévoles présents lors de la battue de lundi qui viennent aux nouvelles, des parents qui ont eux aussi perdu un enfant et qui ont pensé à quelque chose, mais surtout beaucoup de curieux, ou de pros du pendule et autres médiums certifiant avoir localisé l’enfant de 2 ans et demi, dont la disparition reste toujours un mystère pour les enquêteurs malgré l’important dispositif encore déployé sur place ce mercredi 12 juillet.

Joëlle, qui s’est aventurée ce mercredi matin avec quelques voisins pour boire son café habituel au Bistrot, le seul bar du village encore squatté p