La maison police craque, à nouveau. La mort de Nahel, français d’origine maghrébine tué il y a une semaine par un fonctionnaire de la préfecture de police de Paris, et les violences qui ont suivi le drame, notamment dans les quartiers populaires, en témoignent. Elles questionnent les comportements des agents, et éclairent une fracture entre une partie de la population et ses forces de l’ordre. Une réalité souvent passée sous les radars, car «les gens qui ont le plus tendance à apprécier la police sont les personnes qui ont le moins affaire à elle», rappelle le directeur de recherche au CNRS Sebastian Roché. Comment régler le problème ? Pendant la dernière campagne présidentielle, Jean-Luc Mélenchon proposait une réforme «de la cave au grenier» de l’institution. Devant l’ampleur du chantier, les spécialistes de la matière seraient même tentés de commencer par le cadastre et les fondations.
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«La première des choses serait que l’exécutif reconnaisse la situation : la police a de nombreux problèmes, et les violences illégitimes des forces de l’ordre sont systémiques», commence Emilie Schmidt, responsable plaidoyer sûreté et libertés chez l’Association des chrétiens pour l’abolition de la torture. Ce manque de volonté politique fait partie des premiers freins à la réforme de l’institution. Mais une fenêtre s’est peut-être ouverte. Face à l’actualité, plusieurs observateurs demandent l’abrogation de