Des coups de feu tirés en pleine journée, des sirènes de pompier. Voilà ce dont se souvient Marie-Joe P., retraitée de Rambouillet, petite ville calme et bourgeoise des Yvelines de sa journée de vendredi. Ce 23 avril, vers 14h10, elle était dans son jardin, à quelques dizaines de mètres du commissariat où une fonctionnaire de police s’est fait poignarder par un homme qui a été abattu ensuite par ses collègues. «Je me suis dit qu’il devait s’être passé quelque chose de très grave. C’est ensuite, en sortant pour mes courses, qu’un photographe m’a prévenue, raconte l’habitante les larmes aux yeux. Jamais on n’aurait pensé vivre ça ici. J’en suis malade. Je n’en ai pas dormi de la nuit.» Comme beaucoup de Ramboulitains, la riveraine est venue, samedi midi, apporter son soutien aux forces de l’ordre. «Je suis en colère et j’ai beaucoup de peine. Ils nous défendent et ils se font tirer dessus. La racaille, on n’en veut plus.»
Devant les barrières métalliques placées de chaque côté de la rue Louis-Pasteur où se font face le commissariat et la gendarmerie au milieu de belles maisons en pierre, les habitants défilent avec une rose blanche, un bouquet ou un gâteau à offrir à ceux qu’ils côtoient au quotidien. Mme P. connaissait notamment Rose, «une dame de couleur très gentille», agente d’accueil comme la victime. Beaucoup ici ont pensé à elle en apprenant la nouvelle. Mais Rose ne travaillait pas ce jour-là. «Je viens de la croiser à la pâtisserie, elle