Le centre de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) semble aussi doux que le soleil de ce samedi 24 mai. Une péniche de croisiéristes écume la rivière. Des mariés arrivent à l’hôtel de ville sous le regard suspicieux de policiers municipaux. Devant le palais de justice, la marche des fiertés défile en scandant un chant antifasciste. Assise sur l’un des bancs qui borde le propret gazon de la place, Marie-Pierre Laronze interrompt l’interview pour regarder le cortège. Son sourire tutoie ses larmes. Dans une heure débute le nouveau rassemblement qu’elle organise en la mémoire de son frère, Jérôme Laronze, agriculteur tué de trois balles par un gendarme le 20 mai 2017.
«Justice et vérité» demande la grande banderole tendue entre les colonnes du tribunal judiciaire de Chalon-sur-Saône. La Ligue des droits de l’homme et la Confédération paysanne (dont Jérôme Laronze était un membre actif) sont là, compagnonnes de route de la famille endeuillée dans ses combats judiciaires. Ceux-ci touchent à leur fin : un avis de fin d‘instruction a été rendu. Mais les parties civiles ne s‘en satisfont