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Justice

Rédoine Faïd a quitté le centre de détention de Vendin-le-Vieil pour la prison de Condé-sur-Sarthe

Le braqueur multirécidiviste a été transféré par hélicoptère ce jeudi 21 août vers l’établissement pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe (Normandie). La justice avait confirmé en juillet l’indignité de ses conditions de détention.
Redoine Faïd à son procès, en 2023. (Benoit Peyrucq/AFP)
publié le 21 août 2025 à 17h59
(mis à jour le 21 août 2025 à 17h59)

L’homme a quitté les murs de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), escorté par les agents du GIGN. Selon des informations d’ICI Nord confirmées par son avocate, le braqueur multirécidiviste Rédoine Faïd a été transféré ce jeudi 21 août vers l’établissement pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe en Normandie.

«La prison de Vendin-le-Vieil avait bien senti aussi qu’elle était en infraction pénale, c’est ce qui explique ce transfert qui est absolument ahurissant, dénonce son avocate, Maître Salomé Cohen. Nous aussi, on a senti que quelque chose se tramait. Plutôt que de renoncer à cet autoritarisme délirant, le centre pénitentiaire de Vendin a fait le choix de refiler la patate chaude à une autre maison d’arrêt pour que Monsieur Faïd doive tout recommencer depuis le début».

Le 21 juillet, Libération révélait comment la justice avait confirmé en appel l’indignité des conditions de détention du braqueur placé à l’isolement depuis 12 ans et incarcéré à la prison ultra-sécurisée de Vendin-le-Vieil.

Des conditions «contraires à la vie humaine»

Dans cette décision majeure consultée par Libération, les juges de la cour d’appel de Douai avaient relevé que «la majorité des pistes d’amélioration» n’avaient pas été mises en place par l’établissement pénitentiaire de Vendin-le-Vieil, depuis décembre 2024 et une première ordonnance de la cour, qui rejetait la levée de l’isolement de Rédoine Faïd, estimait que «des correctifs» pouvaient être apportés.

Suite à cette décision, la justice avait donné un mois à l’administration pénitentiaire pour prendre des mesures et assouplir les conditions de détention de Faïd. La cour d’appel de Douai avait jugé ses conditions «contraires à la dignité humaine». L’homme s’est notamment plaint d’être à l’isolement dans une cellule privée de «lumière naturelle» et demandait la possibilité d’accéder à des parloirs sans hygiaphone, la vitre qui empêche tout contact entre le détenu et son visiteur. L’hygiaphone lui est imposé depuis 2018. Âgé de 53 ans, Rédoine Faïd a été condamné en 2023 à 14 ans de réclusion criminelle pour son évasion spectaculaire par hélicoptère de la prison de Réau en Seine-et-Marne, en 2018.