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Justice

Rédoine Faïd : le tribunal administratif maintient l’isolement du braqueur célèbre pour ses évasions

Les conditions de détention de Rédoine Faïd avaient été qualifiées le 7 juillet de «contraires à la dignité de la personne humaine» par la chambre d’application des peines du tribunal de Béthune.
La prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), où est détenu Rédoine Faïd, le 14 mai 2025. (Michel Euler /AFP)
publié le 16 juillet 2025 à 19h09

Le «roi de la belle» reste à l’isolement. Ce mercredi 16 juillet, le tribunal administratif de Lille a répondu négativement à la demande du braqueur Rédoine Faïd, célèbre pour ses deux évasions de prison, de mettre fin à la mesure d’isolement dont il fait l’objet depuis douze ans.

Lors de l’audience jeudi, son avocat, Benoit David, avait dressé le portrait d’un détenu au «comportement exemplaire», qui «respecte scrupuleusement» son suivi psychologique. Et souligné que Rédoine Faïd, dont la demande d’être extrait de la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) pour l’audience avait été rejetée, est à l’isolement dans une cellule de «7-8 m²», privée de «lumière naturelle» depuis l’installation en mai d’une grille supplémentaire à la fenêtre.

Rédoine Faïd est à l’isolement depuis douze ans, entrecoupés de «deux périodes d’évasion de quelques mois», a rappelé Me David. Sa date de fin de peine à ce stade est fixée à 2057. Avant ce jour, il avait déjà fait une quinzaine de demandes pour lever cet isolement, en vain.

Evasions à l’explosif et par hélicoptère

Les mesures appliquées à l’ancien braqueur «n’ont pas été prises par hasard», avait affirmé la représentante du ministère de la Justice à l’audience, rappelant que les deux évasions du détenu, en 2013 à l’explosif et en 2018 par hélicoptère, avaient eu lieu lors de parloirs. Ces mesures résultent de «son appartenance de longue date à la criminalité organisée» et des «moyens financiers qu’il est susceptible de mobiliser», estimait-elle.

Ces conditions de détention avaient néanmoins été qualifiées le 7 juillet, «par leur combinaison, leur durée et l’absence de perspectives données au détenu», de «contraires à la dignité de la personne humaine» par la chambre d’application des peines du tribunal de Béthune, qui demandait alors à l’administration pénitentiaire d’y «mettre fin […] par tout moyen».

Me David a de son côté rappelé que la France avait été condamnée en 2009 par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour traitement inhumain et dégradant d’un détenu, notamment en raison des prolongations successives de sa mise en isolement.