Trois ans et demi après l’entrée en vigueur de la réforme de la justice des mineurs, une proposition de loi portée par l’ancien Premier ministre Gabriel Attal et soutenue par le gouvernement prévoit de durcir la législation à l’encontre des «mineurs délinquants» et de «leurs parents». Si le texte a été largement vidé de sa substance en commission des lois, le Sénat se penche ce mardi 25 mars sur son examen en séance. Les professionnels de la justice des mineurs sont unanimes : plutôt que de changer une nouvelle fois la loi, il est nécessaire que les textes déjà votés puissent être correctement mis en œuvre, que les décisions prononcées par les juges des enfants puissent être appliquées. Educateur à la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) depuis 17 ans, Mathieu Moreau, membre du bureau national du SNEPS-PJJ-FSU, témoigne auprès de Libération de ses conditions de travail au quotidien.
«Je suis éducateur depuis 2008. Je travaille à Dijon, en milieu ouvert. L’éducateur est un fil rouge pour le jeune tout au long de son parcours. C’est nous qui mettons en œuvre les mesures éd