Tous les députés ont reçu son témoignage sur leur boîte mail (à part ceux du Rassemblement national). Mais seulement deux ont répondu à Fatiha M. Elle y parle de la mort de son fils unique, Adam, tué par un policier, et raconte le silence des institutions qui s’est ensuivi. Une violence superposée au deuil. Le jeune homme est décédé à l’été 2022, tard un jeudi soir. Fatiha M. est prévenue par une connaissance le lendemain, mais doit attendre la semaine suivante pour qu’un fonctionnaire de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) lui présente ses condoléances. Tout en l’interrogeant sur le parcours de son fils ou sa consommation de stupéfiants. Libération revient sur ces faits qui font l’objet d’une information judiciaire et ont valu à un policier d’être placé sous le statut de témoin assisté.
«Marche arrière puis marche avant»
La scène se déroule à Vénissieux, au sud de Lyon, dans la nuit du 18 au 19 août 2022. Adam B. a 20 ans, il passe la soirée avec un ami de 6 ans son aîné, Raihane. Fatiha M. n’en savait rien : «Je n’étais pas au courant de toutes ses relations. Il ne voulait plus me dire ce qu’il faisait car je le sermonnais, en lui disant qu’il fallait qu’il trouve un travail.» Selon sa mère, le jeune homme en cherchait, tout en effectuant des livraisons de nourriture à scoo