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Justice

Remèdes miracles : des fioles, du fric et des frasques

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Cinq Britanniques doivent répondre à partir de ce lundi devant le tribunal correctionnel de Paris d’un trafic de médicaments de plusieurs millions d’euros. A la tête du réseau supposé, un homme déjà condamné et aux goûts de luxe, complotiste, brexiter et ultralibéral.
(Zoé Thouron)
publié le 22 mars 2021 à 6h14

Leur vitrine pharmaceutique tenait de l’antichambre miraculeuse. Sur Internet, leurs pseudo-médicaments devaient prévenir des maladies. Et en soigner beaucoup trop. Cancer, sida, sclérose en plaques. Parkinson, Alzheimer, Crohn, Lyme. Même l’autisme. Voire herpès, eczéma, psoriasis… Un inventaire à la Prévert pour la prébende. Le réseau écoulait des potions supposées magiques, censées stimuler les défenses immunitaires, dans plus d’une cinquantaine de pays. A prix d’or. Déclarées en douane comme cosmétiques d’une valeur de 15 euros, elles se négociaient en moyenne à 450 euros la fiole de deux centilitres.

Un mandat d’arrêt européen avait été délivré. Et l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp), qui a démantelé le vaste réseau dans la Manche, évalue la martingale entre 2 et plus de 9 millions d’euros. Soupçonnés d’être à l’origine du jackpot, cinq ressortissants britanniques comparaissent à partir de ce lundi devant le tribunal correctionnel de Paris. Avec, pour les principaux instigateurs de cette fraude à grande échelle, à commencer par leur maître d’œuvre, David Noakes, des chefs «d’escroquerie en bande organisée», «exercice illégal de la profession de pharmacien», «tromperie sur la marchandise entraînant un risque grave pour la santé» ou, parmi d’autres griefs, «commercialisation de médicament sans autorisation de mise sur le marché». Un marché de dupes, au détriment de familles, de malades, de désespér