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Hommage

Renaud Van Ruymbeke «était le symbole d’une magistrature qui se heurte à l’hostilité du pouvoir politique»

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Membres de la direction de l’ONG Anticor, Kahina Saadi et Eric Alt rendent hommage à un juge défenseur de l’indépendance de la justice, qui représentait «une voix puissante» contre la corruption et l’évasion fiscale.
Renaud Van Ruymbeke à Paris, le 14 avril 2013. (Lea Crespi / Pasco&co)
publié le 10 mai 2024 à 19h44

Kahina Saadi et Eric Alt sont respectivement secrétaire générale et administrateur de l’ONG Anticor, fondée en juin 2002, pour lutter contre la corruption et rétablir l’éthique en politique. Ils reviennent sur l’héritage de Renaud Van Ruymbeke, mort vendredi 10 mai.

Pendant plus de quarante ans, Renaud Van Ruymbeke a instruit des affaires politico-financières très sensibles, de Boulin aux frégates de Taïwan, en passant par Kerviel, Cahuzac, Karachi, Balkany. Avec un fil rouge : la lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent. Que vous inspire une vie dédiée à cette lutte contre ceux qui minent le pacte démocratique et siphonnent des ressources des Etats ?

Ceux qui espèrent un monde meilleur ont besoin de magistrats courageux pour faire respecter le droit. Renaud Van Ruymbeke a été un de ces magistrats courageux. Un symbole d’une magistrature qui, selon eux, se heurte à l’hostilité du pouvoir politique. Dans le contexte d’une justice de plus en plus désarmée et faible, il a été une voix puissante, toujours soucieuse d’indépendance, contre la corruption et l’évasion fiscale. Nous espérons que son nom restera dans l’histoire comme celui