Depuis sa naissance il y a dix ans, le contraste a toujours été saisissant entre, d’une part, l’ampleur de la mission, cruciale en démocratie, confiée à la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR) et, de l’autre, la modestie des moyens dont elle dispose : neuf membres dont quatre parlementaires, 22 agents aujourd’hui et 3,4 millions d’euros de budget annuel, pour s’assurer que l’usage des outils de surveillance par les milliers d’employés des services de renseignement français, des «fadettes» aux logiciels espions en passant par les écoutes et la géolocalisation, est conforme à la loi. Alors, quand cette autorité administrative indépendante, à l’occasion de la publication ce jeudi 26 juin de son neuvième rapport annuel, estime qu’elle «atteint les limites de sa capacité», c’est tout sauf une figure de style, et c’est qu’il y a lieu de tirer, fût-ce en termes feutrés, la sonnette d’alarme.
24 308 personnes surveillées en 2024
Certes, le nouveau président de la CNCTR, Vincent Mazauric – qui a succédé à Serge Lasvignes, disparu en février – a