Menu
Libération
Sécurité

Renseignement : le gendarme de la surveillance en quête de moyens humains et techniques

Article réservé aux abonnés
Si 2024 a été une année «maîtrisée» en termes d’activité des espions français, la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement estime qu’elle atteint «les limites de sa capacité» à exercer sa mission, et déplore des «anomalies persistantes» dans l’usage des outils de surveillance.
Vincent Mazauric (ici en 2019) préside depuis cette année la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement. (Romain Gaillard/REA)
publié le 26 juin 2025 à 18h00

Depuis sa naissance il y a dix ans, le contraste a toujours été saisissant entre, d’une part, l’ampleur de la mission, cruciale en démocratie, confiée à la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR) et, de l’autre, la modestie des moyens dont elle dispose : neuf membres dont quatre parlementaires, 22 agents aujourd’hui et 3,4 millions d’euros de budget annuel, pour s’assurer que l’usage des outils de surveillance par les milliers d’employés des services de renseignement français, des «fadettes» aux logiciels espions en passant par les écoutes et la géolocalisation, est conforme à la loi. Alors, quand cette autorité administrative indépendante, à l’occasion de la publication ce jeudi 26 juin de son neuvième rapport annuel, estime qu’elle «atteint les limites de sa capacité», c’est tout sauf une figure de style, et c’est qu’il y a lieu de tirer, fût-ce en termes feutrés, la sonnette d’alarme.

24 308 personnes surveillées en 2024

Certes, le nouveau président de la CNCTR, Vincent Mazauric – qui a succédé à Serge Lasvignes, disparu en février – a