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Justice

Réquisitoire au procès du 13 Novembre: l’attentat «est un échec collectif»

Procès des attentats du 13 Novembre 2015dossier
Les réquisitions ont commencé mercredi au procès des attentats du 13 Novembre, qui juge à Paris Salah Abdeslam et 19 coaccusés pour la nuit d’horreur ayant fait 131 morts et traumatisé un pays tout entier.
Les représentants du Parquet national antiterroriste vont évoquer pendant trois jours les responsabilités de chacun des 20 accusés. (Denis Allard/Libération)
publié le 8 juin 2022 à 13h46

«Que retiendra-t-on de cette audience ?» Camille Hennetier, magistrate au Parquet national antiterroriste, est la première des trois avocats généraux à prendre la parole ce mercredi, au premier jour des réquisitions du procès des attentats du 13 Novembre. «Quelles images ? Quelles paroles resteront ? Votre verdict, bien sûr. Le nom des disparus égrenés en septembre dernier. Les récits des victimes. Enfin, incontestablement, la cruauté des terroristes qui tirent au coup par coup et achèvent certaines personnes avec délectation.» Le ton est solennel. L’épilogue de ces neuf mois d’audience est proche.

Plus de 2 500 parties civiles, un dossier si colossal qu’il est impossible d’en comptabiliser le nombre de pages, et vingt hommes. Ils sont accusés d’être impliqués à des degrés divers dans les attaques de Paris et Saint-Denis en 2015 au cours desquelles 131 personnes sont mortes. Pendant trois jours, les représentants du Parquet national antiterroriste vont s’attacher à démontrer quelles sont, selon eux, les responsabilités de chacun de ces hommes, et demander à la cour d’entrer ou non en voie de condamnation. Parmi les accusés, douze encourent la réclusion criminelle à perpétuité.

«Confiance dans la justice»

«La survenance d’un attentat est un échec : un échec collectif et multifactoriel», a affirmé ce mercredi Camille Hennetier, dès le début de son propos. Pendant l’audience, plusieurs victimes et proches de victimes ont raconté les difficultés de «l’après». L’identification des personnes décédées, réalisée dans un contexte chaotique lié à l’ampleur de la catastrophe, a parfois été mal vécue. L’indemnisation a souvent été longue et difficile.

«L’accompagnement des familles, malgré la bonne volonté, n’a pas été à la hauteur du drame», a reconnu l’avocate générale avant de saluer la présence des parties civiles à la barre. «Elles ont manifesté leur confiance dans la justice, la justice des hommes, l’importance qu’elles accordaient à un procès alors qu’elles n’attendaient pas grand-chose de l’audience et des accusés.»