Menu
Libération
Ministère de la Justice

Retour de Gérald Darmanin au gouvernement : «l’échec assuré de la réconciliation entre les citoyens et la justice»

Article réservé aux abonnés
L’ancien ministre de l’Intérieur a laissé un souvenir plus qu’amer à la magistrature, qui s’inquiète de sa nomination au ministère de la Justice dans le gouvernement de François Bayrou.
Gérald Darmanin à l'Assemblée nationale le 16 décembre. Le député du Nord, ancien ministre de l'Intérieur, a été nommé lundi ministre de la Justice en remplacement de Didier Migaud. (Sarah Meyssonnier/Reuters)
publié le 24 décembre 2024 à 10h05

«Le problème de la police, c’est la justice.» Tel était le mot d’ordre du rassemblement organisé le 19 mai 2021 par le syndicat Alliance police nationale devant l’Assemblée nationale. Parmi les personnalités politiques présentes à ce meeting se trouvait le ministre de l’Intérieur d’alors : Gérald Darmanin. Ce 23 décembre, après quelques mois de députation, l’ex-locataire de la place Beauvau fait son entrée au ministère de la Justice. Dans les rangs de la magistrature, on frissonne.

«Pour nous c’est une très mauvaise nouvelle. A de très nombreuses reprises, il a pris position contre l’indépendance de la justice, contre la séparation des pouvoirs, pose d’emblée Kim Reuflet, présidente du syndicat de la magistrature. Il voit la justice comme devant servir l’Etat, alors que nous considérons qu’elle doit servir les citoyens et protéger les libertés.» Elle rappelle que le garde des Sceaux, en plus de donner les orientations de politique pénale, nomme les procureurs chargés de l’appliquer.

«Sacrifié la filière investigation»

Ludovic Friat, président de l’Union syndicale des magistrats, corrobore : «Il a toujours été très critique de l’institution judiciaire et de ses décisions.» Ainsi à l’été 2023 un policier accusé d’avoir gravement blessé Hedi Rouabbah, à Marseille, est placé en détention provisoir