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Justice

Rétractation de Ziad Takieddine : Carla Bruni-Sarkozy mise en examen et placée sous contrôle judiciaire

Procès Sarkozy : l'ancien président face à la justicedossier
Début mai, la chanteuse et épouse de Nicolas Sarkozy avait été entendue dans le cadre de l’affaire de la rétractation du sulfureux intermédiaire, qui était revenu sur ses accusations contre l’ex-président. Elle est désormais mise en examen notamment participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre l’infraction d’escroquerie au jugement en bande organisée.
Carla Bruni-Sarkozy et son époux, le 30 juin, à Paris. (Arnaud Finistre/AFP)
publié le 9 juillet 2024 à 10h31
(mis à jour le 9 juillet 2024 à 20h25)

C’est un nouveau rebondissement dans l’affaire des financements libyens. Après la rétractation de Ziad Takieddine en faveur de Nicolas Sarkozy, Carla Bruni-Sarkozy a été mise en examen, ce mardi 9 juillet, et placée sous contrôle judiciaire. A l’issue de son interrogatoire devant un juge d’instruction, la chanteuse, mannequin et épouse de Nicolas Sarkozy a été mise en examen pour recel de subornation de témoin et participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre l’infraction d’escroquerie au jugement en bande organisée. Elle a été «placée sous contrôle judiciaire avec l’interdiction d’entrer en contact avec l’ensemble des protagonistes de cette procédure, à l’exception de M. Nicolas Sarkozy», précise une source judiciaire.

Le 2 mai, Carla Bruni avait déjà été entendue pendant trois heures dans le cadre de l’enquête sur la rétractation en 2020 du sulfureux intermédiaire, qui accusait l’ancien président d’avoir financé sa campagne présidentielle 2007 avec des fonds libyens.

Depuis mai 2021, deux juges enquêtent sur ce qu’ils décrivent comme une «affaire d’une gravité majeure». Ils soupçonnent entre autres l’intermédiaire Noël Dubus, Michèle Marchand (dite «Mimi»), la «papesse» des paparazzis ou le défunt financier Pierre Reynaud d’avoir payé ou promis de rétribuer Ziad Takieddine, avec l’éventuel aval de Nicolas Sarkozy, pour que l’intermédiaire retire ses propos. De son côté, l’ex-président avait été mis en examen en octobre pour recel de subornation de témoin et association de malfaiteurs en vue de la préparation d’escroqueries au jugement en bande organisée.

Point de contact entre différents protagonistes

La justice avait commencé à s’intéresser à Carla Bruni lorsque «Mimi» Marchand avait argué de rencontres avec son amie pour justifier de déplacements au domicile de Nicolas Sarkozy à des moments clés de l’opération. Mais selon une source proche du dossier, le juge d’instruction s’est depuis interrogé sur divers éléments à charge, et notamment sur une «volonté de dissimulation» de Carla Bruni alors que tous ses messages échangés avec Michèle Marchand auraient été supprimés le 5 juin 2021, jour de la mise en examen de cette dernière.

L’actrice est aussi soupçonnée de l’avoir aidée, elle et le paparazzi Sébastien Valiela, à obtenir un test PCR mi-octobre 2020, en pleine crise du Covid, leur permettant ainsi de partir au Liban faire l’interview qui donnera lieu à la rétractation de Takieddine.

Carla Bruni est donc suspectée d’avoir joué a minima un rôle de point de contact dans ce dossier entre différents protagonistes. Mais devant les enquêteurs début mai, l’épouse de Nicolas Sarkozy avait affirmé tout ignorer du déplacement de Mimi Marchand à Beyrouth.

Mis à jour : à 20h20 avec la mise en examen de Carla Bruni.