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Libération
Services (très) secrets

Révélations sur une PME du crime à la DGSE

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Des militaires employés sur un site de la DGSE ont-ils été les exécutants d’une cellule œuvrant pour des intérêts criminels ? «Libération» révèle l’ampleur des failles au sein des services qui ont failli entraîner l’assassinat d’une civile.
(Mathilde Van Gheluwe)
publié le 24 avril 2021 à 12h09

Ce matin-là, en se réveillant aux aurores, un habitant de Créteil (Val-de-Marne) a initié, sans le savoir, l’une des enquêtes les plus stupéfiantes des dix dernières années. De sa fenêtre, il aperçoit deux silhouettes noires tapies dans une Renault Clio, des tueurs prêts à opérer un contrat sur une coach en développement personnel à la réussite jalousée, dont la tête a été mise à prix par un insane concurrent. Jusqu’ici, l’histoire paraît ressembler à un dessein crapuleux comme la justice en exhume souvent. Mais en découvrant l’identité des deux sicaires, qui avaient entouré leur pistolet Browning de carton pour étouffer le bruit des détonations, les policiers vont saisir le caractère inédit de l’affaire qui vient d’exploser : Pierre B. et Carl E., alias «Dagomar» et «Adelard», sont militaires, et affectés au Centre parachutiste d’entraînement spécialisé (CPES) de Cercottes (Loiret). Une base au fonctionnement très secret, puisqu’elle appartient à la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE)…

Durant leur garde à vue, les deux jeunes agents, âgés de 28 et 25 ans, vont d’ailleurs entretenir volontairement la confusion. Ils prétendent agir dans le cadre d’une mission dictée par leur hiérarchie. Pour donner corps à cette commande qui relèverait de la raison d’Etat, au «service de la France» dira l’un