Laurent de Gourcuff, patron du poids lourd de l’événementiel Paris Society (ex-Noctis), a été condamné ce jeudi 8 février à 24 mois de prison avec sursis et une amende de 150 000 euros pour corruption active. Le patron de plusieurs dizaines de restaurants et boîtes de nuit, en France et à Paris, tels que Maxim’s, chez Castel ou encore le cabaret Raspoutine, a en outre été condamné à une interdiction de gérer une entreprise pendant cinq ans et à une peine d’inéligibilité d’un an.
Ses avocats, Me Léon del Forno et Me Marie Geoffroy, ont aussitôt annoncé qu’ils feraient appel du jugement du tribunal correctionnel de Paris. L’homme n’était pas présent à l’audience. Sa holding a été condamnée à une exclusion des marchés publics pendant cinq ans. Paris Society a également été condamné à une amende de 800 000 euros.
Enquête
Lors du procès, en novembre dernier, le parquet avait requis 12 mois de prison avec sursis et 50 000 euros d’amende contre Laurent de Gourcuff, 47 ans, parfois surnommé «le roi des nuits parisiennes». L’homme d’affaires était soupçonné de trafic d’influence ainsi que de recel de favoritisme en vue de remporter un contrat de concession pour 12 ans de l’hippodrome de Longchamp en 2018, qui comprenait notamment un restaurant.
Un dîner d’anniversaire offert
Il lui est reproché d’avoir reçu des informations privilégiées lors de plusieurs repas avec Fabrice F., à l’époque directeur marketing et commercial de France Galop, la société gérante de l’hippodrome. Laurent de Gourcuff lui aurait également offert un dîner d’anniversaire dans un de ses restaurants parisiens, ainsi que la perspective d’un poste de directeur des opérations de l’ensemble de ses établissements au sein de Paris Society. Dans son jugement, le tribunal n’a pas retenu cette promesse d’embauche qui n’avait pas été concrétisée. L’ancien cadre de France Galop a écopé pour sa part d’une peine de 24 mois de prison avec sursis et d’une amende de 30 000 euros.
C’est à la suite d’une plainte de Moma Group, entreprise concurrente de Paris Society, que l’affaire a commencé. Moma Group avait également formulé une offre pour l’hippodrome de Longchamp, sans être retenue. Estimant l’offre de l’entreprise de Laurent de Gourcuff favorisée, Benjamin Patou, PDG de Moma Group (Lapérouse, le Boeuf sur le toit, Hôtel de la Marine…) avait alors déposé une plainte avant de la retirer. Malgré ce retrait de plainte, la justice avait décidé de maintenir les poursuites.
Lors du procès, le ministère public avait estimé que Laurent de Gourcuff et le directeur marketing de France Galop étaient «volontairement passés outre les obligations» concernant ce marché public, interdisant des contacts informels entre les différentes parties.