Menu
Libération
Violences sexuelles

Rugbymen français inculpés pour viol en Argentine : la plaignante a fait une tentative de suicide, une demande de non-lieu déposée

Violences sexuellesdossier
L’Argentine de 39 ans n’a pas pu se rendre à l’audience de vendredi, et ne sera pas non plus présente à celle reprogrammée mardi 27 août, même si ses avocats assurent qu’elle «va bien». La défense a déposé une demande de non-lieu ce mardi.
Des manifestantes devant le palais de justice où les avocats des joueurs de rugby français Oscar Jegou et Hugo Auradou, se réunissent pour une audience, à Mendoza, en Argentine, le 6 août 2024. (Ramiro Gomez/Reuters)
publié le 27 août 2024 à 12h04
(mis à jour le 27 août 2024 à 19h37)

L’Argentine de 39 ans accusant de viols les rugbymen français Hugo Auradou et Oscar Jegou a fait une tentative de suicide vendredi 23 août, ont fait savoir ses avocats lundi. «Pour cette raison, elle ne s’est pas présentée à l’audience» ce jour-là, a précisé l’un d’eux, Mauricio Cardello. Elle «va bien», mais «ne se présentera pas» non plus à une audience reprogrammée mardi. Ce même jour, les avocats des joueurs, remis en liberté mais interdits de quitter l’Argentine, ont déposé une demande de non-lieu pour obtenir leur retour en France. A l’audience devaient également être présentés les résultats d’une expertise psychiatrique de la plaignante, un des derniers actes attendus.

La plaignante «suit actuellement un traitement intensif», précise son autre avocate, Natacha Romano. Elle est «dans un état émotionnel bouleversé», mais «assistée par les psychiatres de l’hôpital public», a ajouté son confrère. Il avait, vendredi, expliqué aux journalistes présents à Mendoza l’absence de sa cliente à l’audience en raison de «problèmes gastriques, une douleur assez forte», à la suite desquels «elle n’était pas en condition de venir».

Les deux rugbymen internationaux de 21 ans sont inculpés de viol aggravé en réunion. Les faits présumés se seraient produits dans la nuit du 6 au 7 juillet dans une chambre d’hôtel de Mendoza - ville située à 1 000 km de Buenos Aires où le XV de France venait de remporter un test-match contre l’Argentine. Tous deux avaient honoré leur première sélection. La plaignante, qui avait rencontré les joueurs en boîte de nuit et suivi l’un d’eux à l’hôtel, dit avoir subi viols et violences de la part des deux - «une violence terrible» selon son avocate. Les inculpés reconnaissent des relations sexuelles, mais affirment qu’elles étaient consenties et nient toute violence.

Demande de non-lieu

Placés en détention peu après leur arrestation le 8 juillet, les deux joueurs avaient été placés en résidence surveillée le 17, puis remis en liberté il y a deux semaines sur décision du parquet, bien qu’interdits de quitter l’Argentine le temps de l’instruction. En ordonnant leur remise en liberté, le parquet avait relevé des «contradictions notoires, inconsistances, zones grises» dans la version de la plaignante.

L’absence annoncée de la plaignante à l’audience de mardi n’empêchait pas les avocats des joueurs de déposer leur demande de non-lieu, affirmait Martin Ahumada, porte-parole de la justice de Mendoza. «La demande de non-lieu a été déposée, a annoncé l’un des avocats des joueurs ce mardi. La décision revient à présent à la justice, et nous serons dans l’attente» des réquisitions du parquet, avant une décision ultérieure du juge. L’avocat a précisé qu’une prochaine audience avait été fixée à vendredi.

Mise à jour : à 19h40 avec le dépôt de la demande de non-lieu par les avocats.