Menu
Libération
Choc

Saïd, 37 ans et handicapé, mort à Marseille «pour un ticket de métro»

Article réservé aux abonnés
Saïd M’Hadi est mort asphyxié la semaine dernière lors d’un contrôle de titre de transport à la station Joliette. Auprès de «Libération», sa sœur Houaria dénonce une violence injustifiée. Une information judiciaire a été ouverte.
Houaria M'Hadi, sœur de Saïd, jeudi à Marseille. (Olivier Monge/Myop pour Libération)
par Samantha Rouchard, correspondance à Marseille et photo Olivier Monge
publié le 1er octobre 2021 à 13h13

«Toute la famille et ceux qui ont connu “Saïdou” sont tristes et sous le choc. Nous ne comprenons pas pourquoi autant de violence… Mon frère est mort pour un ticket de métro !» Houaria M’Hadi essaie, sans y parvenir, de retenir ses larmes. Elle est la cadette de la famille et elle vient de perdre son aîné de deux ans. Un grand frère un peu spécial, qui parlait peu, que ses problèmes d’élocution rendaient difficilement compréhensible et qui ne savait ni lire ni écrire du fait de son lourd handicap mental. «Mais c’était quelqu’un de calme et qui ne voulait que la paix», insiste Houaria, rencontrée par Libération une semaine après le drame. La jeune femme s’apprêtait à déménager de Nice à Marseille pour venir soulager sa mère vieillissante en charge de ce grand enfant de 37 ans. Mais, mercredi 22 septembre en fin d’après-midi, après un contrôle d’agents de la Régie des transports métropolitains (RTM) qui a mal tourné, Saïd M’Hadi est mort asphyxié dans une station de métro marseillaise.

Dans son quartier, tout le monde le connaît et chacun veille un peu sur ce grand gaillard d’1,85 m et une centaine de kilos, mais qui n’a d’adulte que le physique. C’est en mai 2020, à la sortie du premier confinement, que Saïd et sa mère quittent la Corse où la famille a grandi pour se rapprocher du reste de la fratrie à Marseille. Ils s’installent dans un appartement à deux pas du stade Vélodrome. Saïd y prend rapidement ses marques. Les commerçants le décrivent comme «u