Elle aurait été visée en raison de sa fonction. Une adjointe au maire de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) a été violemment frappée mercredi 20 décembre au soir dans la rue après avoir été suivie. Vers 21h30, Oriane Filhol sortait d’une réunion de travail lorsqu’elle s’est sentie suivie dans la rue par plusieurs hommes. Rattrapée, elle a subi une balayette avant d’être frappée à coups de pieds dans la tête et au corps. Ses agresseurs ont pris la fuite. Ils sont toujours recherchés à cette heure.
Blessée, l’adjointe (Génération. s) chargée des solidarités, de l’accès aux droits, aux droits des femmes et à la lutte contre les discriminations, «n’a pas de fracture ou de blessure excessivement grave», a déclaré la mairie de Saint-Denis, dirigée par le socialiste Mathieu Hanotin.
Analyse
Si le motif de l’agression n’est «pas clairement établi» en l’état, selon une source policière, les investigations doivent établir si la victime a été ciblée en raison de son statut d’élue, une circonstance aggravante en droit pénal. «L’enquête en cours permettra de déterminer les motifs exacts de cette agression, qui semble être étroitement liée à son engagement d’élue», a estimé de son côté la municipalité dans un communiqué.
En raison de la sensibilité de l’enquête, celle-ci a été confiée par le parquet de Bobigny au service spécialisé de la Sûreté territoriale.
«Détermination»
«L’engagement des élus de Saint-Denis pour mener à bien leur mandat est total. Rien ne fera reculer leur détermination. Les auteurs de cette agression lâche doivent être appréhendés le plus rapidement possible et sanctionnés par la justice», a aussi affirmé la mairie de Saint-Denis dans son communiqué.
Les violences contre les élus sont un sujet sensible qui a pris de l’ampleur ces derniers mois. L’opinion publique a été marquée par l’incendie criminel au domicile du maire de Saint-Brevin (Loire-Atlantique) et l’attaque à la voiture-bélier qui a visé celui de son confrère de L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) lors des émeutes de l’été. Selon le ministère de l’Intérieur, les agressions envers les élus devraient augmenter de 15 % en 2023, après une hausse de 32 % l’an dernier.