Alix (1) se souvient du «mélange de joie et de crainte» qu’elle ressent en se réveillant le 25 mars 2023. Avec des milliers d’autres personnes, cette étudiante en éducation spécialisée dans l’Isère, alors âgée de 19 ans, s’apprête à marcher vers le chantier du projet de mégabassine de Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, dont l’accès est gardé par la gendarmerie. «Les bassines sont un symbole des absurdités actuelles, dit-elle aujourd’hui. J’avais le sentiment que c’était là-bas qu’il fallait être et que si je n’y étais pas, je le regretterais.» Alix ressort de ce rassemblement, interdit par la préfecture, gravement blessée. Son visage a été fracassé par un projectile tiré par la gendarmerie. Sa pommette, des os autour de son œil et son palais sont fracturés, sa mâchoire est brisée en plusieurs morceaux. Le cas d’Alix est l’un des quatre qui font actuellement l’objet d’une enquête préliminaire menée par le procureur de la République de Rennes pour retrouver l’auteur du tir et retracer les circonstances des blessures. Ce dimanche 24 mars, le collectif Bassines non merci a dévoilé une plainte qu’il compte déposer contre le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, pour avoir «menti sous serment» devant une commission d’enquête parlementaire conce
Témoignage
Sainte-Soline : «Les gendarmes ont brisé mes os, mais ils n’ont brisé aucune de mes convictions»
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Commémoration de l'anniversaire de la manifestation, à Sainte-Soline, le 23 mars 2024. (Thierry Olivier/Hans Lucas)
par Ismaël Halissat
publié le 24 mars 2024 à 17h35
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