Salah Abdeslam, a été condamné à la perpétuité incompressible, en juin 2022, pour sa participation aux attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis, soit la peine la plus lourde prévue par le droit français. Seul membre encore en vie des commandos meurtriers, il a été extrait mercredi matin de sa cellule en Belgique pour être transféré en France, a annoncé son avocate belge, Delphine Paci.
En septembre, Salah Abdeslam a été condamné pour «assassinats dans un contexte terroriste» par la justice belge pour les attentats de mars 2016 à Bruxelles. Ces attentats ont été commis par la même cellule jihadiste que ceux de Paris. Trois hommes se sont fait exploser, deux à l’aéroport et un autre dans le métro, faisant des centaines de blessés en plus des 32 morts.
«Violation flagrante de l’Etat de droit»
Depuis son arrestation en mars 2016, Salah Abdeslam a effectué la plus grande partie de sa détention en France. En juillet 2022, après la fin du procès-fleuve à Paris pour le 13-Novembre, il a fait l’objet d’une «remise temporaire» à la Belgique, le temps de mener le procès des attentats de Bruxelles. Bien que de nationalité française, Salah Abdeslam a exprimé sa volonté de purger sa peine en Belgique où il a grandi et a toutes ses attaches familiales.
En octobre 2023, la cour d’appel de Bruxelles, saisie par ses avocats, avait «suspendu temporairement» le transfèrement de Salah Abdeslam en France, où le jihadiste est censé purger sa peine pour les attentats du 13 novembre 2015. Pour Me Paci, le transfèrement vers la France intervenu mercredi est «une violation flagrante de l’Etat de droit». Selon elle, «il y a eu clairement une entente entre l’Etat belge et l’Etat français pour violer une décision de justice».
Pour le parquet fédéral, le retour de Salah Abdeslam vers la France à l’issue de la procédure pénale était «légalement irrévocable». Il souligne en outre que «faute d’un rapatriement rapide», la Belgique «se serait potentiellement retrouvée sous peu sans titre légal» permettant de maintenir Salah Abdeslam en détention. «Sa libération n’était bien entendu pas une option envisageable», ajoute le parquet fédéral.