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Action/Réaction

Saluts nazis dans une manif à Paris? Les versions de Darmanin et Philippot s’opposent

Quelques centaines de personnes ont défilé samedi à Paris contre le pass vaccinal. La manifestation a été marquée par des violences contre les journalistes et ce que le ministre de l’Intérieur qualifie de saluts nazis.
«Cette photo prise en marge de la manifestation anti-pass […] choque beaucoup, à juste titre. À ma demande, la préfecture de Police a effectué un signalement à la Justice pour que toutes les suites nécessaires soient apportées». (Franck Tomps/Libération)
publié le 17 janvier 2022 à 7h28
(mis à jour le 17 janvier 2022 à 9h02)

Gérald Darmanin a demandé à la préfecture de police de Paris d’effectuer un signalement auprès de la justice après une manifestation émaillée de bras levés ressemblant à des saluts nazis samedi à Paris. Les photos de dizaines de personnes avançant le bras droit tendu derrière leurs banderoles ont été publiées sur Twitter samedi, lors de la manifestation organisée à l’initiative de Florian Philippot et de son mouvement Les Patriotes.

Selon Florian Philippot, ces manifestants ne faisaient pas un salut nazi mais participaient en réalité à un «clapping», un mouvement prisé des supporters de sport qui consistent à frapper dans ses mains les bras en l’air à intervalles réguliers.

«S’il y avait eu 200 saluts nazis, je l’aurais su», a contre-attaqué le patron des Patriotes sur BFMTV. Les journalistes présents l’auraient vu, l’auraient su en direct, les policiers, les gendarmes également, nos vigiles, nos bénévoles, et nos services de sécurité. Donc tout ça est complètement grotesque, indigne, et évidemment ça sera suivi d’une plainte contre M. Darmanin».

Un bloc compact de près de 200 militants d’extrême droite ont défilé dans ce cortège. Des membres de ce «white bloc», comme ils se décrivent eux-mêmes, se sont livrés à une violente agression contre une équipe de journalistes de l’Agence France Presse (AFP) et des agents de sécurité qui les accompagnaient.

«L’AFP proteste vigoureusement contre cette agression intolérable et la volonté de certains d’empêcher ses journalistes de faire leur travail», a fait savoir Phil Chetwynd, directeur de l’information de l’AFP. Et de préciser que l’agence étudiait «la possibilité d’engager des poursuites contre de tels actes inadmissibles».

Mise à jour à 8h50 avec la contestation de Florian Philippot