Une armada d’avocats internationaux déferle depuis trois ans devant le Tribunal de l’Union européenne, basé à Luxembourg. Avec pour objectif l’annulation du gel des avoirs d’oligarques ou entités russes, décrété en mai 2014 après l’annexion de la Crimée puis renforcé en février 2022 après l’invasion de l’Ukraine. Le plus gros concerne les réserves de change de la Banque centrale russe, 270 milliards d’euros à travers le monde, essentiellement en Belgique où réside la chambre de compensation Euroclear, qui rapportent un rendement annuel de près de 3 milliards affectés directement à l’Ukraine. Mais pour les personnes physiques placées sur liste rouge, il n’existe pas de décompte précis. La France estimait en novembre 2022, à son échelle, avoir gelé 1,35 milliard de biens : de l’immobilier parisien ou sur la Côte d’Azur, des tableaux, des yachts ou des hélicoptères.
Les critères retenus par l’UE permettent de ratisser très large : bien au-delà du cercle des affidés du Kremlin, ils visent tout homme d’affaires «ayant une activité dans des secteurs économiques qui fournissent une source substantielle de revenus au gouvernement de la Fédération de Russie». Soit le pétrole, le gaz, la métallurgie, la banque, donc des pans entiers de l’économie russe. Un autre critère plus restrictif cible ceux qui «apportent un soutien matériel ou financier aux décideurs russes ou qui tirent avantage de ces d