Menu
Libération
Analyse

Sanctions européennes contre les avoirs russes : devant la justice, d’opiniâtres oligarques

Article réservé aux abonnés
Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Sans jamais renier le Kremlin, des milliardaires russes s’attaquent à la politique de sanctions menée par l’Union européenne depuis l’invasion de l’Ukraine. Et ferraillent, avec un succès relatif, devant le Tribunal de l’UE pour obtenir le dégel de leurs avoirs.
L'homme d'affaires Guennadi Timtchenko (à gauche) lors d’une rencontre avec Vladimir Poutine et des hommes d’affaires français en 2016. (Serguei Karpukhin/AFP)
publié le 23 février 2025 à 20h19

Une armada d’avocats internationaux déferle depuis trois ans devant le Tribunal de l’Union européenne, basé à Luxembourg. Avec pour objectif l’annulation du gel des avoirs d’oligarques ou entités russes, décrété en mai 2014 après l’annexion de la Crimée puis renforcé en février 2022 après l’invasion de l’Ukraine. Le plus gros concerne les réserves de change de la Banque centrale russe, 270 milliards d’euros à travers le monde, essentiellement en Belgique où réside la chambre de compensation Euroclear, qui rapportent un rendement annuel de près de 3 milliards affectés directement à l’Ukraine. Mais pour les personnes physiques placées sur liste rouge, il n’existe pas de décompte précis. La France estimait en novembre 2022, à son échelle, avoir gelé 1,35 milliard de biens : de l’immobilier parisien ou sur la Côte d’Azur, des tableaux, des yachts ou des hélicoptères.

Les critères retenus par l’UE permettent de ratisser très large : bien au-delà du cercle des affidés du Kremlin, ils visent tout homme d’affaires «ayant une activité dans des secteurs économiques qui fournissent une source substantielle de revenus au gouvernement de la Fédération de Russie». Soit le pétrole, le gaz, la métallurgie, la banque, donc des pans entiers de l’économie russe. Un autre critère plus restrictif cible ceux qui «apportent un soutien matériel ou financier aux décideurs russes ou qui tirent avantage de ces d