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Libération
Attentat à Arras

Sécurité  : l’«urgence attentat» activée par Elisabeth Borne

Peu après le déplacement du chef de l’Etat à Arras ce vendredi 13 octobre à la suite de l’attentat dans un lycée qui a fait un mort, le gouvernement a choisi de rehausser le plan Vigipirate à son plus haut niveau.
Des membres du Raid à Arras, ce vendredi 13 octobre. (Michel Spingler/AP)
publié le 13 octobre 2023 à 21h26

«Urgence attentat» : c’est le plus haut niveau d’alerte du plan Vigipirate. Il a été activé ce vendredi 13 octobre, par la Première ministre, Elisabeth Borne, à la suite de l’attaque terroriste dans un lycée à Arras, qui a fait un mort et trois blessés. Le même niveau de sécurité avait été atteint après l’assassinat du professeur d’histoire-géo Samuel Paty il y a près de trois ans. La France se trouvait auparavant au niveau «sécurité renforcée - risque attentat».

Réunion de sécurité à l’Elysée

Interrogé dans le journal télévisé de TF1, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré que cette décision revenait à «dire à toutes les administrations de faire attention». De plus, cela mènera les «militaires de l’opération Sentinelle [à] monter en puissance», c’est-à-dire déployer un plus grand nombre de personnels sur le terrain : «Quelques milliers d’hommes en plus», a précisé le ministre. En complément, la porte-parole de la place Beauvau, Camille Chaize, a promis des «patrouilles [des forces de l’ordre] dynamiques, beaucoup plus présentes» autour des établissements scolaires, à partir de lundi.

Ces décisions font suite à une réunion de sécurité qui s’est tenue à l’Elysée, dirigée par le président de la République, après son déplacement à Arras (Pas-de-Calais). Elle réunissait la Première ministre, le ministre de l’Intérieur, et ses homologues des Affaires étrangères, Catherine Colonna, de la Justice, Eric Dupond-Moretti, des Armées, Sébastien Lecornu, de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, ainsi que le ministre de l’Education nationale, Gabriel Attal. Ce dernier, qui était aussi du déplacement dans le Pas-de-Calais ce vendredi, écrivait dans la journée aux recteurs d’académie «de prendre sans délai toutes les mesures nécessaires afin de renforcer la sécurité de l’ensemble des écoles et établissements et de prendre attache avec les préfet», les invitant à signaler «immédiatement» d’éventuelles problèmes à la cellule interministérielle de crise.

«Une atmosphère extrêmement négative»

Les plus hauts responsables de l’appareil sécuritaire français étaient également présents à la réunion autour du Président, fait savoir l’Elysée : le coordonnateur national du renseignement de la lutte anti-terroriste, le secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale, le chef d’Etat-major des Armées, et les patrons des Services de renseignement intérieurs et extérieurs. Toujours sur TF1, le ministre de l’Intérieur a estimé qu’il y avait «un lien malheureusement entre ce qu’il s’est passé, sans doute, au Proche-Orient et le passage à l’acte» d’aujourd’hui à Arras. Il a toutefois fait savoir que d’après les services de renseignement, «il n’y a pas de menace caractérisée [mais] il y a une atmosphère extrêmement négative notamment du fait de l’appel à des passages à l’acte».