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Justice

En Seine-et-Marne, un élu municipal placé en détention provisoire pour viol et agression sexuelle

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L’homme de 47 ans, membre de la commission jeunesse à la ville de Chessy et de l’association Aide aux jeunes diabétiques, aurait été identifié sur des images où l’on pouvait observer un individu faisant une fellation à un adolescent.
(OceanProd/Getty Images/iStockphoto)
publié le 13 août 2024 à 18h53

Un élu municipal de Chessy (Seine-et-Marne) a été mis en examen et placé en détention provisoire pour des faits de «viol et d’agression sexuelle», a déclaré mardi 13 août le parquet de Meaux. La même source précise auprès de Libération que les infractions reprochées relèvent d’un «viol commis sur un mineur par une personne ayant autorité sur la victime», d’une «agression sexuelle imposée à un mineur de 15 ans», de la «détention», de l’«acquisition» et de l’«offre ou mise à disposition» «de l’image d’un mineur présentant un caractère pornographique».

Benoît Fromeaux, 47 ans, engagé au sein de l’association Aide aux jeunes diabétiques (AJD), avait été placé en garde à vue le 9 août après l’interpellation dans le Lot-et-Garonne d’un second individu, également salarié de l’AJD en tant qu’animateur, pour des faits d’atteinte sexuelle. Ce dernier fait l’objet d’une deuxième enquête, ouverte par le parquet d’Agen, pour «atteinte à l’intimité privée par image, détention et diffusion d’images à caractère pédopornographique».

L’exploitation des données cellulaires de l’animateur, désormais placé sous contrôle judiciaire, a permis l’identification de l’élu seine-et-marnais sur des images «où l’on pouvait observer un individu pratiquant une fellation à un jeune mineur, d’une douzaine d’années», selon les informations transmises par une source policière.

«Il ressort de la procédure l’existence d’un très grand nombre de victimes qui restent à identifier», détaille le parquet de Meaux. «Les faits qui sont reprochés au mis en examen concernant de jeunes mineurs sont intervenus dans un centre de séjour pour jeunes diabétiques dans le cadre de son emploi auprès de l’Association des jeunes diabétiques», a-t-il ajouté.

«Les membres de l’association sont horrifiés»

Lors de son audition, Benoît Fromeaux a reconnu «certains faits tels que le voyeurisme» et a reconnu aider le second mis en cause «dans l’assouvissement de ses fantasmes», toujours selon cette source policière.

L’élu local, membre de la commission jeunesse du conseil municipal de Chessy, était en charge de l’organisation de séjours de vacances pour des mineurs adhérents de l’AJD, «dont un des objectifs était l’adaptation à la maladie», a détaillé l’avocate de l’association, Hélène Lecat. Auprès de Libération, celle-ci déplore : «Les membres d’AJD sont horrifiés – si les faits sont avérés – d’avoir eu de tels personnages parmi eux Elle précise que ces accusations sont «à l’opposé des valeurs défendues par l’association».

A savoir : l’accompagnement de jeunes atteints d’un diabète de type 1 ainsi que de leur famille. Chaque année, la structure emmène 1 200 enfants âgés de 6 à 17 ans en séjours afin de leur apprendre à vivre avec leur maladie. Leur proposant ainsi une «éducation thérapeutique qui intègre les soins pluriquotidiens encadrés par des professionnels de la santé», précise le site de l’organisation.

Deux plaintes déposées

Pour l’heure, Hélène Lecat précise que le contrat de l’animateur interpellé dans le Lot-et-Garonne n’a pas été renouvelé. Concernant l’élu de Chessy, elle assure que «toutes les mesures nécessaires» seraient prises à l’encontre de l’élu municipal «au fur et à mesure de l’enquête». «A ce stade, on ne sait pas encore grand-chose. Mais si les faits étaient avérés, l’association se portera évidemment partie civile aux côtés des familles dans le cadre d’un procès», rapporte-t-elle.

Contre l’animateur dont le contrat n’a pas été renouvelé, deux plaintes ont été déposées. La première par un intervenant dans le séjour de vacances de l’AJD, la seconde par les représentants légaux d’un mineur. Auprès de Libé, une source judiciaire précise que le mineur n’était pas membre de l’association. Dans son cas, les faits ne seraient donc pas intervenus dans le cadre d’un séjour organisé par l’organisation.

Toutefois, cette même source souligne également que «plusieurs mineurs» – dont le nombre n’est pour l’heure pas déterminé – apparaissent sur les images à caractère pédopornographique du suspect, employé de la structure depuis «quelques années déjà». Leur identification est en cours.

Mis à jour : le 14 août 2024 avec des informations supplémentaires fournies par le parquet de Meaux.