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Police

Seine-Saint-Denis : un homme meurt des suites de son interpellation, après avoir reçu une dizaine de décharges électriques

Un homme de 30 ans est décédé vendredi 5 janvier à Paris après avoir reçu une dizaine de décharges de pistolet à impulsion électrique lors de son interpellation par la police à Montfermeil en Seine-Saint-Denis, la veille. Une enquête a été confiée à l’IGPN.
(Jean-Marc Barrere/Hans Lucas. AFP)
publié le 5 janvier 2024 à 16h53
(mis à jour le 5 janvier 2024 à 20h41)

Un homme de 30 ans est décédé ce vendredi 5 janvier à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris, XIIIe arrondissement) où il avait été admis après une interpellation dans la nuit de mercredi à jeudi, a confirmé auprès de Libération le parquet de Bobigny. Les policiers ont fait usage «de pistolets à impulsions électrique» pour maîtriser l’individu «agressif», alors qu’il «dégradait une épicerie à Montfermeil», précise le parquet. Selon nos confrères de BFM et du Parisien, il aurait reçu lors de son arrestation une dizaine de décharges de pistolet à impulsion électrique. En arrêt cardiorespiratoire, il a ensuite été conduit à l’hôpital.

Deux enquêtes ont été ouvertes a indiqué le parquet. La première, sur l’intervention des policiers, a été confiée à l’Inspection générale de la police nationale pour des faits de violence par personne dépositaire de l’autorité publique. La seconde doit se pencher sur les violences et menaces de mort à l’encontre des fonctionnaires. Cette dernière a été confiée à la Sûreté territoriale de la Seine-Saint-Denis.

Deux arrêts cardiaques

D’après les premiers éléments de l’enquête cités par le parquet, six policiers ont fait usage de leur pistolet à impulsion électrique. Ils étaient 18 fonctionnaires à intervenir dans une épicerie de Montfermeil pour interpeller cet homme, en «état de surexcitation» et «d’agressivité».

Peu après minuit mercredi, un épicier de Montfermeil a en effet appelé à police pour se plaindre d’un «individu virulent, agressif et menaçant» qui ne semblait pas être dans un état psychologique normal, raconte une source proche du dossier à l’AFP, citant le récit de la police. Selon le Parisien, le commerçant aurait indiqué que l’homme était «en état d’ébriété et très agressif» si bien qu’il aurait «créé du désordre» dans le magasin.

Une première patrouille de la brigade anticriminalité est alors intervenue et s’est fait prendre à partie par l’homme. «Il ne s’est pas calmé», complète une source proche du dossier à l’AFP, ajoutant que les fonctionnaires «parlementent longuement avec lui, mais ne parviennent pas à le raisonner». S’en est suivie, selon le Parisien, une empoignade au cours de laquelle «un policier est mordu au doigt et reçoit un coup de pied au visage».

Après avoir reçu une dizaine de décharges électriques, l’homme aurait fait deux arrêts cardiaques. Hospitalisé en urgence à la Pitié-Salpêtrière. Il était dans le coma depuis jeudi avant que la justice annonce son décès.

Mise à jour à 17 heures avec des précisions sur les conditions d’arrestation.

Mis à jour à 18 heures avec des précisions.