Un homme porteur de couteaux et qui s’était «jeté» sur un équipage de policiers «sans dire un mot», a été tué par la police mercredi matin à Dugny (Seine-Saint-Denis), a fait savoir ce mercredi 26 février, la préfecture de police de Paris.
Que s’est-il passé ?
Les faits ont eu lieu vers 7 heures du matin. Après un appel faisant état de la présence d’un homme «menaçant» à proximité d’un arrêt de bus de Dugny, la police de la Courneuve est dépêchée sur place. Il leur est signalé que l’individu a été localisé au niveau d’une avenue très passante de la petite ville de Seine-Saint-Denis (11 000 habitants). L’homme en question est «véhément et armé de couteaux au niveau d’un abribus», décrit le parquet. A son arrivée, alors que l’équipage se gare et que deux policiers sortent du véhicule, «l’individu fonçait en leur direction en brandissant au moins un couteau».
Un premier policier a invité l’homme à baisser son arme. «Sans réponse, il faisait usage de son pistolet à impulsion électrique à deux reprises sans succès (l’individu portant plusieurs couches de vêtements)», continue le ministère public. «L’individu se rapprochait encore du premier policier, ce qui conduisait l’autre policier à ouvrir le feu à deux reprises, touchant une fois l’individu.»
Le parquet n’a pas communiqué sur l’identité de cet homme. Mais d’après Thierry Pichot-Maufroy, adjoint au maire délégué à la sécurité de la ville de Dugny, l’homme serait une personne «sans domicile fixe» du quartier. «Il s’agit d’un SDF, qui avait tous ses sacs avec lui, vêtu de multiples couches de vêtements. Il a été reconnu comme une personne sans abri», a ainsi fait savoir Thierry Pichot-Maufroy, qui s’est rendu sur place. «On ne sait pas encore ce qui s’est passé. Des témoins ont rapporté qu’il hurlait des choses», a indiqué l’élu.
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L’IGPN s’est saisie de l’enquête
Selon la préfecture de police, l’homme, blessé «au thorax», est décédé en dépit des soins apportés sur place, dont un massage cardiaque. «Le Samu était appelé et tentait vainement de le réanimer, le décès était déclaré à 7h41», a précisé le parquet.
La sûreté territoriale de Seine-Saint-Denis a été saisie de l’enquête. Ainsi que l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), comme c’est l’usage lorsqu’un policier tire avec son arme de service. En 2023, 36 personnes sont mortes dans le cadre d’une intervention policière, selon les derniers chiffres communiqués par l’IGPN.
Il y a un mois, le 22 janvier, en Corrèze, les forces de l’ordre ont tué un homme qui était entré nu dans une église de Brive-la-Gaillarde, muni d’un couteau. Les policiers avaient fait valoir que l’homme était menaçant et qu’ils avaient tenté en vain «de le maîtriser et de le calmer en faisant usage à plusieurs reprises de tasers».
Mise à jour à 15h02 avec les éléments communiqués par la préfecture et le parquet.