Le préfet de police de Paris Patrice Faure a annoncé ce jeudi 30 octobre sur X avoir suspendu les deux policiers placés en garde à vue après qu’une femme a dénoncé avoir été violée par ces fonctionnaires dans la nuit de mardi à mercredi au dépôt du tribunal de Bobigny.
«A la suite de ce signalement, j’ai immédiatement suspendu de leurs fonctions les deux policiers affectés au dépôt du tribunal judiciaire de Bobigny après que ceux-ci ont été mis en cause pour des faits de viol présumés sur une personne déférée», a écrit sur X Patrice Faure. Les investigations judiciaires sur la révélation de «faits d’une particulière gravité» devraient permettre de «déterminer l’implication de ces fonctionnaires», a précisé la préfecture de police (PP).
Le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, a considéré ce jeudi qu’il s’agissait d’«agissements extraordinairement graves et inacceptables» s’ils étaient avérés. «Les deux agents concernés ont été immédiatement suspendus et j’ai demandé que l’on fasse toute la lumière sur ces faits, afin de comprendre comment cela a pu se produire», a-t-il ajouté, tandis que le parquet de Paris a annoncé être saisi.
Si l’enquête en cours «conclut que des faits criminels ont été commis, et que l’honneur des policiers a été sali, il va de soi que des sanctions seront prises», a poursuivi Laurent Nuñez, assurant que sa «fermeté sera totale».
Ces deux policiers du dépôt du tribunal de Bobigny ont été mis en garde à vue après qu’une jeune femme a déclaré avoir été violée par ces fonctionnaires dans la nuit de mardi à mercredi. La garde à vue des deux policiers a commencé ce jeudi matin, a précisé dans un communiqué Eric Mathais, le procureur de Bobigny.
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La jeune femme était, au moment des faits qu’elle dénonce, «déférée au parquet de Bobigny pour des faits de soustraction par un parent à ses obligations légales» concernant son enfant, a indiqué le procureur. Il s’est refusé à livrer davantage de précisions, «les investigations étant en cours». L’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie de l’enquête ouverte pour viols par personne abusant de l’autorité que lui confèrent leurs fonctions. «En parallèle, une enquête administrative a également été initiée» par la préfecture de police, a-t-on précisé.
Une source proche du dossier a précisé à l’AFP que la jeune femme est âgée de 26 ans. Selon cette source, les deux fonctionnaires n’étaient «pas policiers depuis longtemps» et sont âgés de 23 et 35 ans. Selon une deuxième source proche du dossier, les deux fonctionnaires ont d’initiative écrit un rapport administratif pour exposer leurs versions des faits. Le tribunal de Bobigny est géographiquement compétent mais pourrait être dessaisi de l’affaire, qui serait alors confiée à une autre juridiction, plus éloignée.
Travaux d’aménagement d’un nouveau dépôt à Bobigny
Le dépôt de Bobigny est l’antichambre d’un des tribunaux les plus importants de France, le deuxième après Paris. Situé au sous-sol du palais de justice, il est réputé perclus de problèmes (d’organisation, d’effectifs, de vétusté, etc.) mais doit bénéficier des prochains travaux d’extension du palais de justice, qui prévoit l’aménagement d’un nouveau dépôt.
#MeToo Police
Dans un autre département de région parisienne, la Seine-et-Marne, un policier devrait être jugé au premier semestre 2026 pour viols sur une femme au sein même d’un commissariat. La plaignante est une femme de nationalité angolaise, sans papiers, qui avait dénoncé avoir été violée, à deux reprises, par un gardien de la paix en 2023, au commissariat de Pontault-Combault.
Cette dernière affaire avait été révélée dans nos colonnes, dans une série intitulée #MeToo Police. Notre enquête dévoilait que la femme qui accuse le policier de viols était allée porter plainte pour violences conjugales.
Mise à jour à 17 h 33 avec les déclarations du ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez.