Son nom, ces dernières années, circulait plutôt dans les pages culturelles des médias que dans les rubriques dédiées aux affaires sécuritaires. Ce sera désormais l’inverse : nommé par décret en début de semaine par Emmanuel Macron, Serge Lasvignes, ancien président du centre Georges-Pompidou de mars 2015 à juin 2021, prend ce dimanche la tête de la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR), l’autorité administrative indépendante chargée de superviser l’usage des outils de surveillance par les espions français. L’atterrissage est, en réalité, peu surprenant au regard de ses fonctions pré-Beaubourg : cet énarque de 67 ans, conseiller d’Etat honoraire, a en effet occupé neuf ans durant le poste de secrétaire général du gouvernement (SGG), après avoir été pendant autant d’années l’adjoint de son prédécesseur, Jean-Marc Sauvé. Près de deux décennies à Matignon, donc, sous trois présidents successifs, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande : c’est peu dire que l’homme est un fin connaisseur des arcanes de l’Etat.
«Plus à l’aise et plus légitime»
Il est aussi rompu aux questions de renseignement, et pour cause. En 2008, il est aux manettes du SGG lorsque Sarkozy donne son feu vert à la mise en place d’un vaste système de surveillance de