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Justice

Sextape à Saint-Etienne : le maire, Gaël Perdriau, renvoyé devant un tribunal pour «chantage»

Le procès qui devrait se tenir entre le 22 et le 26 septembre, impliquera également trois anciens proches de l’élu, accusés d’avoir organisé le tournage de la vidéo intime.
Gaël Perdriau, lors d'une conférence de presse, le 29 janvier 2024, à l'hôtel de ville de Saint-Etienne. (Jeff Pachoud /AFP)
publié le 6 juin 2025 à 15h33

Le maire de Saint-Etienne sera bien jugé dans l’affaire de chantage à la vidéo intime visant un adjoint. La justice a ordonné un procès contre Gaël Perdriau (ex-LR), a annoncé ce vendredi 6 juin le procureur de la République de Lyon, Thierry Dran. L’édile renvoyé devant le tribunal correctionnel de Lyon pour «chantage, soustraction, détournement de fonds publics par un dépositaire de l’autorité publique et participation à une association de malfaiteurs», devrait comparaître, sous réserve de l’exercice d’éventuelles voies de recours, entre le 22 et 26 septembre. Gaël Perdriau encourt au moins cinq ans de prison, précise Thierry Dran dans un communiqué.

L’affaire porte sur une vidéo montrant l’ancien premier adjoint centriste Gilles Artigues, un rival potentiel du maire, en train de se faire masser par un escort-boy dans une chambre d’hôtel à Paris en janvier 2015. Gaël Perdriau est soupçonné d’avoir exigé «la loyauté politique» de Gilles Artigues, «des arbitrages électoraux et son absence d’opposition aux décisions du maire» contre la non-divulgation de ce film, selon un document judiciaire consulté par l’AFP.

Exclu du parti Les Républicains et vilipendé par ses opposants, Gaël Perdriau a toujours clamé son innocence et refusé de démissionner, mais il s’est mis en retrait de ses fonctions à la métropole.

Dans leur ordonnance de renvoi, les magistrats instructeurs demandent que le maire soit jugé avec trois anciens proches, accusés d’avoir organisé le tournage de la sextape : son ex-directeur de cabinet, Pierre Gauttieri, son ancien adjoint à l’Éducation, Samy Kefi-Jérôme et l’ex-compagnon de ce dernier, Gilles Rossary-Lenglet, qui avait révélé l’affaire à Mediapart en 2022.

Contrairement au réquisitoire du parquet, les juges d’instruction ont également ordonné le renvoi de deux couples à la tête d’associations stéphanoises soupçonnées d’avoir servi à rémunérer les auteurs de la sextape en échange de prestations fictives financées par la mairie, qui seront donc jugés pour «abus de confiance».