«Je suis un hackeur qui a piraté vos appareils il y a quelques mois, affirme l’expéditeur du message, qui semble avoir été envoyé depuis la propre adresse mail du destinataire. J’ai mis en place un virus sur le site pour adulte (porno) et devinez quoi, vous avez visité ce site pour vous amuser (vous savez ce que je veux dire).» Le mystérieux correspondant poursuit : il a alors activé à distance la webcam de sa victime. Pour éviter que «tous [les] contacts» de cette dernière, «y compris [ses] parents, [ses] collègues», ne reçoivent l’enregistrement, il lui en coûtera 500 euros, à payer en bitcoins : «Un juste prix pour notre petit secret.» En 2019, ce courriel menaçant et d’autres du même tonneau ont atterri dans les boîtes mail de millions de personnes en France. Au moins plusieurs dizaines d’entre elles, paniquées, ont payé. Quatre ans plus tard s’ouvre le procès, ce lundi à Paris, de Jordan R. et Augustin I., tous deux âgés aujourd’hui de 25 ans. L’un et l’autre, qui comparaissent libres, ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel pour «extorsion», «tentative d’extorsion», «accès frauduleux», «maintien frauduleux dans un système de traitement automatisé de données» et «blanchiment en bande organisée», concernant des faits commis entre janvier et juin 2019.
Enquête
L’affaire, au départ, avait toutes les apparences d’une campagne ordinaire de «sextorsion», c’est-à-dire de chantage à la diffusion de photos ou