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Enquête Libé

«Si j’avais l’droit de te tuer, je le ferais» : ce que révèlent des micros dans un fourgon de la CSI 93

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Violences policières : les dérives de l’unité CSI 93dossier
26 mars 2020 : des micros installés par l’IGPN dans un fourgon révèlent des insultes, les menaces et les coups d’agents de l’unité de police envers un homme qui circulait dans la rue pendant le confinement. La procédure a abouti à un classement sans suite.
Avenue Jeanne-d'Arc à Saint-Denis, le 6 décembre. (Cyril Zannettacci/Vu pour Libération)
publié le 16 décembre 2021 à 17h00

Les faits qui suivent se déroulent le 26 mars 2020, dans la cité des Francs-Moisins, à Saint-Denis. Ils ont été captés par des micros placés par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) dans un véhicule de la compagnie de sécurisation et d’intervention de Seine-Saint-Denis (CSI 93) dans le cadre d’une enquête judiciaire qui vise plusieurs policiers de cette unité, mis en cause initialement pour une intervention le 30 mai 2019. Près d’un an plus tard, ce sont les violences d’autres agents de la compagnie qui vont être découvertes par hasard.

L’équipage à bord du Renault Trafic est ce jour-là composé de Charly A., Guillaume R., Erwan L., Rudy O. et du chef de bord Michaël M., tous membres de la section Alpha 3 de la CSI 93, qui en compte six. Au cours de leur patrouille, les agents veulent interpeller en flagrant délit les petites mains d’un trafic de stupéfiants.

«Arrête-toi, j’vais t’enculer, arrête-toi.» La retranscription de l’enregistrement audio consulté par Libération commence par ces mots. Ils sont prononcés par l’agent Charly A. Une partie de l’équipage court