Directrice pénitentiaire depuis vingt ans, Valérie Mousseeff est à la tête de la prison de Baie-Mahault, la plus grande de Guadeloupe. Elle a accepté de parler à Libération en tant que secrétaire nationale FO-Direction (syndicat majoritaire des directeurs des services pénitentiaires) sur le défi majeur posé par la surpopulation, alors que les chiffres publiés jeudi 31 juillet attestent d’un nouveau record, portant le nombre de détenus à près de 85000 personnes.
A quelle situation êtes-vous confrontée ?
La situation de ce début d’été n’a jamais été aussi compliquée. Les signaux d’alerte sont réels et maximaux : on ne peut plus faire face aux flux d’entrants. Les prisons sont en train de craquer. La surpopulation, c’est vraiment le nœud gordien de la prison. Elle fait dysfonctionner toutes nos procédures. Les conséquences de ne pouvoir affecter des personnes seules en cellule sont nombreuses. Et la gestion de la surpopulation mobilise et use toute notre énergie au quotidien, là où on devrait la consacrer à la prévention de la récidive et des violences.
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