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A la barre

«Si tu es blessé Arnaud, grogne un coup» : au procès de l’attentat de Trèbes, l’insoutenable audio de l’agonie du héros Beltrame

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Mercredi 24 janvier, la bande-son des négociations entre le GIGN et le terroriste Radouane Lakdim a été diffusée par la cour d’assises spéciale de Paris. L’enregistrement, qui saisit les derniers instants du gendarme pris en otage dans le Super U, a glacé l’assistance.
Après l'attentat de mars 2018 et la mort d'Arnaud Beltrame, de nombreux hommages lui avaient été rendus, notamment dans le sud de la France. (Idriss Bigou-Gilles/Hans Lucas. AFP)
publié le 25 janvier 2024 à 10h10

La salle des grands procès glissait doucement vers une torpeur certaine après l’exposé touffu et fastidieux de l’enquêteur «Sdat 200», lorsqu’elle a été saisie par la bande-son insoutenable de la prise d’otage du Super U, le 23 mars 2018. Au troisième jour du procès des attentats de Carcassonne et de Trèbes, la cour d’assises spécialement composée de Paris a diffusé l’enregistrement audio des échanges entre le terroriste Radouane Lakdim et le négociateur du GIGN, jusqu’à l’assaut des forces de l’ordre. Des négociations brèves et vaines, laissant rapidement place aux soupirs d’agonie du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame lequel, dans un élan certes non protocolaire, mais héroïque, avait pris la place d’une caissière retenue par l’assaillant.

Il est 17h21, ce mercredi 24 janvier, lorsque le président Laurent Raviot lance l’enregistrement. L’audio dure seize minutes. Il va progressivement plonger la salle d’audience dans l’effroi et l’incompréhension. Le lieutenant-colonel et le terroriste sont enfermés en tête à tête depuis maintenant trois heures, lorsque le GIG