Plusieurs pompiers de la capitale sont soupçonnés d’apparaître sur une vidéo raciste partagée sur les réseaux sociaux. Devenue virale, elle montre les membres d’un club de parachutistes de l’Aube, en train de mimer le passage à tabac de trois personnes noires. Mercredi 22 octobre, la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris a annoncé l’ouverture d’une enquête interne. Une mesure qui fait suite aux interdictions de sauts prononcées par la Fédération française mercredi 22 octobre à l’encontre des neuf hommes.
Selon les pompiers de Paris, deux de leurs membres figurent sur les images captées à l’aérodrome de Brienne-le-Château, non loin de Troyes. Les soldats du feu se seraient grimés en noir aux côtés de personnes déguisées en adeptes du Ku Klux Klan. C’est à l’occasion de la clôture de saison du club de parachutisme que ces neuf personnes ont jugé bon de concocter ce petit numéro raciste.
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Sur la vidéo polémique, on peut voir cette mise en scène «ignoble», «glaçante, d’une horreur absolue», selon les mots de Yves Marie Guillaud, président de la Fédération française de parachute (FFP). Cagoule sur la tête, larges robes blanche serrées par une corde, cinq hommes tout sourire jouent le rôle des suprémacistes blancs. Et font minent d’en étrangler trois autres, peinturlurés de noir. Une scène de l’après-guerre de Sécession : tenues du Ku Klux Klan, «black faces» et grand feu de palette.
Le département dit examiner «l’ensemble des possibilités juridiques»
Contactée, la BSPP assure que ces faits «font l’objet d’une enquête interne, visant à établir avec précision la nature et les responsabilités». Les faits «ne concerneraient, à ce stade, que deux protagonistes de la soirée qui étaient hors service et qui, si les faits venaient à être confirmés, feraient l’objet de mesures disciplinaires exemplaires», pointent les pompiers. «Tout comportement contraire à l’éthique militaire, aux valeurs républicaines ou au respect de la dignité humaine est strictement proscrit et ne saurait en aucun cas être toléré», rappelle par ailleurs le service de com’des pompiers de Paris.
Sollicité par l’AFP, le parquet de Troyes n’a pour l’heure pas réagi à l’affaire. Quant au département de l’Aube, propriétaire de l’aérodrome, il a dit dans un communiqué «examiner l’ensemble des possibilités juridiques face à cette situation». Après avoir émis un signalement lundi auprès du procureur de la République, la Fédération française de parachutisme a prévu de porter plainte ce jeudi contre les huit personnes et l’auteur de la vidéo.
Libé le rappelle, la pratique du «blackface» évoque les «minstrel shows» nés dans la première partie du XIXe siècle aux Etats-Unis, des spectacles pendant lesquels des blancs se noircissaient le visage pour se moquer des noirs. Se moquer, persécuter et tuer : à partir de la fin du XIXe siècle et durant des décennies, les membres du Ku Klux Klan ont terrorisé, torturé et tué de nombreux Afro-Américains dans le sud des Etats-Unis.