Une école, déjà sous haute surveillance, et accusée de prôner «un islam radical». Le Conseil des ministres a acté la dissolution de l’IESH mercredi à la demande de Bruno Retailleau, comme l’écrit sur X le ministre de l’Intérieur, qui a félicité les services de l’Etat pour leur «combat vital pour ne pas laisser les Frères musulmans dérouler leur agenda islamiste», face à une école qui «légitime le jihad armé».
Cette décision intervient la suite d’autres mesures restrictives contre cet institut, qui scolarise entre 1 500 et 2 000 élèves. A la suite d’un arrêté daté du 16 juin, les avoirs de l’établissement de formation avaient été gelés pour six mois. Une sanction qui intervenait elle-même après une perquisition dans les locaux de l’IESH au mois de décembre, pour des soupçons de financements en provenance du Qatar, non déclarés, contrevenant à la loi de 2021 contre le séparatisme. Le doyen de l’institut, Larabi Becheri, s’en était défendu : «Il n’y a rien de fondé. Depuis la loi de 2021, on n’a eu aucun don de l’étranger. Le dernier, du Qatar, date de 2018, et il est déclaré», avait-il affirmé à l’AFP,
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L’institut, qui possède une antenne en Seine-Saint-Denis et une autre dans la Nièvre, avait également été épinglé par le rapport consacré à «l’islamisme politique et la mouvance des Frères musulmans», en mai dernier, dans lequel il était cité comme «l’une des principales institutions d’enseignement supérieur privé de la mouvance frériste en Europe».
«Former les imams à la française pour éviter le radicalisme»
Une première notification de dissolution avait été émise en 2020, alors que le parquet de Bobigny avait ouvert une enquête préliminaire pour «abus de confiance» et «recel d’abus de confiance» visant la gestion du site de Saint-Denis.
Dans un communiqué publié sur son site, l’IESH avait dénoncé la décision au mois de juin, prévenant qu’il introduirait «un recours en référé» en cas de décision définitive. Il s’était également défendu après le gel de ses avoirs, via une lettre appelant à ne pas «laisser les appétits politiques dissoudre la paix». Auprès de l’AFP, Larabi Becheri avait au contraire assuré épouser l’ambition de former les imams «à la française pour éviter le radicalisme».