L’enquête visant Emmanuel Pierrat avance. L’illustre avocat parisien a été placé en garde à vue fin avril à Paris, dans le cadre d’une enquête préliminaire pour harcèlement moral, a appris l’AFP lundi 12 mai de source proche du dossier et du parquet de Paris. D’après ces mêmes sources, les investigations seraient bientôt terminées. L’avocat aurait été entendu par à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes.
Enquête
Sollicité par l’AFP à plusieurs reprises, Emmanuel Pierrat n’a pas répondu. De son côté, le parquet de Paris a indiqué avoir «demandé la transmission de la procédure pour appréciation» sur d’éventuelles poursuites. Dans une enquête publiée par Libération en février 2021, une vingtaine de personnes ayant travaillé auprès de l’avocat avait décrit un climat de peur, d’injures et de mépris exercé par leur patron, et des faits pouvant s’apparenter à du harcèlement.
«Comportement agressif»
Dans un long droit de réponse, Emmanuel Pierrat avait indiqué «contester avec la plus grande fermeté les accusations portées» par le quotidien. Au cours d’une procédure disciplinaire parallèle sur ces faits de harcèlement, l’avocat avait été condamné en appel en mars 2023 à dix-huit mois d’interdiction d’exercice, dont six mois assortis du sursis. La juridiction avait reconnu «un comportement agressif, insultant et humiliant revêtant un caractère pérenne et systémique» d’Emmanuel Pierrat, exerçant depuis 1997.
Elle relevait également «l’absence préoccupante de prise de conscience de la situation par M. Pierrat», lui intimant de «retrouver un comportement professionnel plus conforme à ce qui est attendu d’un avocat».
Emmanuel Pierrat, également romancier, essayiste et collectionneur d’art, a défendu plusieurs personnalités du monde de la culture, dont les écrivains Gabriel Matzneff, accusé de pédocriminalité, ou encore le plasticien Claude Lévêque, soupçonné de viols sur mineurs.