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Justice

Suicide de Lucas : la cour de cassation annule la relaxe et ordonne un nouveau procès pour les adolescents poursuivis pour harcèlement

La Cour de cassation a annulé le 14 octobre une décision de justice dans laquelle les quatre adolescents accusés d’avoir harcelé le garçon de 13 ans avaient été relaxés. Lucas s’était suicidé le 7 janvier 2023.

Hommage à Lucas qui s'est suicidé le 7 janvier 2023, le 5 février 2023. (Jean-Christophe Verhaegen/AFP)
Publié le 21/10/2025 à 18h14, mis à jour le 21/10/2025 à 18h51

Le combat judiciaire continue et s’accélère pour les proches de Lucas. La Cour de cassation a rendu un arrêt le 14 octobre dernier, annulant une décision de la cour d’appel de Nancy, a appris Libération auprès du procureur d’Epinal et confirmant une information de Vosges Matin. Un nouveau procès doit donc avoir lieu. «La cour d’appel de Paris a été désignée pour rejuger le dossier et la date d’examen du dossier n’est pas connue», précise Frédéric Nahon.

Lucas, un collégien de 13 ans, avait mis fin à ses jours le 7 janvier 2023 à son domicile, dans les Vosges, après avoir écrit un mot exprimant sa volonté de se suicider. Sa mère avait par la suite dénoncé le harcèlement et les insultes à caractère homophobe dont l’adolescent s’était dit victime.

En juin de la même année, le tribunal pour enfant d’Epinal avait reconnu coupables de harcèlement quatre élèves du collège Louis Armand de Golbey (Vosges), où était également scolarisé Lucas. Mais la justice n’avait pas retenu de lien de causalité entre ces faits, survenus entre septembre 2022 et janvier 2023, et le geste de Lucas. Les avocats de la défense avaient fait appel.

Une procédure «interminable»

Lors du procès en appel, en novembre 2023, la cour d’appel de Nancy avait finalement relaxé les quatre élèves, poursuivis pour des faits de «harcèlement ayant entraîné le suicide». Elle avait notamment relevé dans sa décision le caractère «odieux» des propos qui avaient été tenus par les prévenus – deux garçons et deux filles – mais elle soulignait «l’absence d’effet démontré» de ces propos «sur la santé mentale de Lucas». La cour avait également confirmé l’absence de «lien de causalité» avec le suicide du collégien.

A l’annonce de cette décision, la mère de Lucas et le parquet général avaient annoncé leur pourvoi en cassation. Ce drame avait soulevé une vague d’émotion et suscité plusieurs réactions politiques. «Quand un enfant met fin à ses jours, il n’y a pas de mots pour dire le chagrin, la douleur», avait par exemple déclaré le ministre de l’Education nationale de l’époque, Pap Ndiaye. Plusieurs centaines de personnes avaient aussi participé à une marche blanche en mémoire du jeune garçon.

Contacté ce mardi 21 octobre, l’avocate de la famille de Lucas explique que l’arrêt de la Cour de cassation «ne présage en rien de la décision qui sera rendue» lors du nouveau procès devant la cour d’appel de Paris. Me Catherine Faivre souligne cependant qu’il s’agit d’une «première étape de franchie» dans une procédure «interminable».