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Prison

Surpopulation carcérale : un énième record avec plus de 78 509 détenus en France

En France, le nombre de détenus ne cesse d’augmenter alors que la surpopulation carcérale explose de mois en mois. Le 1er juillet, elle a atteint un nouveau record avec 78 509 personnes incarcérées contre 77 880 le mois précédent.
Fleury-Merogis, le 31 décembre 2023. (Cyril Zannettacci/Vu' pour Libération)
publié le 1er août 2024 à 15h27

Les mois passent et les records abondent. Le nombre de détenus en France a encore augmenté pour atteindre un nouveau record au 1er juillet, avec 78 509 personnes incarcérées contre 77 880 le mois précédent. Ces chiffres du ministère de la Justice, dévoilés ce jeudi 1er août, placent ainsi le pays en troisième position derrière Chypre et la Roumanie parmi les mauvais élèves en Europe en termes de surpopulation carcérale.

C’est le dixième mois consécutif de hausse de la population carcérale, qui a progressé de 5,4 % sur un an. Au 1er juillet, les prisons françaises comptaient 61 869 places opérationnelles. Cette situation contraint ainsi 3 526 détenus à dormir sur un matelas posé au sol contre 2 478, il y a un an.

La densité carcérale globale s’établit à 126,9 % mais dans les maisons d’arrêt, où sont incarcérés les détenus en attente de jugement et donc présumés innocents, et ceux condamnés à de courtes peines, elle atteint 152,3 %. Elle atteint ou dépasse même les 200 % dans 19 établissements ou quartiers.

Des mesures jugées obsolètes

Parmi les personnes incarcérées, 20 753 sont des prévenus, en détention dans l’attente de leur jugement définitif. Au total, 95 695 personnes étaient placées sous écrou au 1er juillet. Parmi elles, on compte 17 186 personnes non détenues faisant l’objet d’un placement sous bracelet électronique ou d’un placement à l’extérieur.

Couverts par Libération, ces records ne cessent d’affluer à mesure que les mois passent malgré des mesures prises pour tenter de remédier à ce problème, telles que l’interdiction des peines de prison de moins d’un moins, l’aménagement des peines ou encore le développement du travail d’intérêt général.

Pour porter la capacité à 78 000 places opérationnelles, l’exécutif table aussi sur la construction de 18 000 places de prison d’ici 2027. Seulement cet objectif a pris un sérieux retard et semble déjà obsolète : au vu de la situation, de nombreux acteurs et observateurs estiment que cela ne résorbera pas le problème.