Le ministre de l’Enseignement supérieur Patrick Hetzel a annoncé samedi 9 novembre saisir la justice après des tags et une manifestation propalestinienne qui ont eu lieu la veille en guise de protestation contre la venue de Yaël Braun-Pivet à l’université Lyon-III. «Pour lutter efficacement contre ces actes inacceptables, je viens d’effectuer un signalement auprès du procureur de la République de Lyon, a annoncé le ministre sur X. Je compte sur sa fermeté pour agir et endiguer ces dérives contraires aux valeurs de la République.»
«Cri de colère»
Dans la nuit, à proximité du campus, plusieurs messages avaient été tagués, dont : «Yaël casse-toi», «génocidaires hors de nos facs», «Free Gaza» ou «Free Palestine». Certains avaient été rapidement effacés. Environ 200 manifestants avaient poursuivi sur le même registre dans l’après-midi, avant l’arrivée sur place de la présidente de l’Assemblée nationale, scandant «Israël criminel, Yaël complice» ou «Yaël, casse-toi de là, Lyon-III n’est pas à toi».
Plusieurs organisations de gauche, dont les syndicats étudiants solidaires et Unef ou les jeunes LFI locaux, dénonçaient la venue à Lyon-III de la députée macroniste, la qualifiant dans un communiqué de «figure éminente du soutien inconditionnel aux actions criminelles de l’Etat israélien». «Alors que les morts causés par les opérations d’Israël se comptent en dizaines de milliers (plus de 41 000 morts !) Yaël Braun-Pivet a de nouveau osé défendre la livraison d’armes à un Etat criminel», mettaient en avant les signataires du communiqué, faisant référence à un appel de la présidente de l’Assemblée nationale à ne «pas désarmer Israël». La manifestation contre sa visite était «un cri de colère contre le soutien à Israël du gouvernement», expliquait à l’AFP Timothée Martin-Brossat, de l’Union étudiante.
«Agissements inacceptables»
Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a dénoncé sur X une «dérive fasciste de militants qui instrumentalisent le drame que vivent les Palestiniens». Patrick Hetzel a de son côté condamné vendredi «avec force les insultes antisémites proférées à l’encontre de Yaël Braun-Pivet et les agissements inacceptables de groupes d’étudiants survenus à Lyon-III». La présidente de l’Assemblée, qui n’a pas croisé les manifestants, avait finalement échangé pendant un peu plus d’une heure avec environ 200 étudiants.