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Justice

Tariq Ramadan condamné en appel pour viol en Suisse un an et demi après son acquittement

Violences sexuellesdossier
L’islamologue suisse avait été acquitté en mai 2023 par le Tribunal correctionnel de Genève. Une décision annulée en appel par la justice genevoise, a fait savoir la justice suisse ce mardi 10 septembre. Ses avocats ont annoncé leur intention de déposer un recours.
Tariq Ramadan à Paris, le 6 février 2016. (Boby/Libération)
publié le 10 septembre 2024 à 9h22

Un nouvel épisode d’une longue chronique judiciaire. L’islamologue suisse Tariq Ramadan a été condamné en appel en Suisse pour viol et contrainte sexuelle à une peine de prison de trois ans, dont un an ferme, a fait savoir ce mardi 10 septembre la justice genevoise. La chambre pénale d’appel et de révision «annule le jugement du tribunal correctionnel du 24 mai 2023 en reconnaissant Tariq Ramadan coupable de viol et de contrainte sexuelle pour la quasi-totalité des faits dénoncés», déclare la Cour de justice genevoise, confirmant une information de la télévision suisse publique RTS.

Dans l’après-midi, les avocats suisses de l’islamologue ont fait savoir que leur client allait recourir au Tribunal fédéral suisse, à la suite de cette condamnation. «Il reviendra au Tribunal fédéral d’arbitrer cette affaire, de ramener la justice dans son sillon et restituer l’innocence d’un homme», ont affirmé Me Yaël Hayat et Me Guerric Canonica, dans une déclaration à l’AFP. Il s’agit d’une décision des juges de deuxième instance. Dans le système judiciaire suisse, les parties ont la possibilité de contester les jugements rendus auprès du Tribunal fédéral suisse, autorité de troisième instance.

Pour rappel, Tariq Ramadan, 61 ans, avait initialement été acquitté le 24 mai 2023 de l’accusation de viol et contrainte sexuelle par le Tribunal correctionnel de Genève, qui a jugé qu’il n’y avait pas de preuve contre lui dans cette affaire remontant à 2008. Le procureur genevois avait requis trois ans de prison dont la moitié ferme. Suite à l’annulation de cette décision, Tariq Ramadan est condamné «à une peine privative de liberté de trois ans, sans sursis à raison d’un an». Le procureur avait requis trois ans de prison dont la moitié ferme.

Trois accusations en France

Convertie à l’islam, la plaignante qui se fait appeler «Brigitte» pour se protéger de menaces, a assuré devant les juges que Tariq Ramadan l’avait soumise à des actes sexuels brutaux accompagnés de coups et d’insultes dans la chambre de l’hôtel genevois où il séjournait, la nuit du 28 octobre 2008. L’islamologue nie quant à lui tout acte sexuel et avait plaidé l’acquittement.

Du côté de la justice française, la cour d’appel de Paris a décidé, le 27 juin dernier, de renvoyer le prédicateur – qui fut l’une des grandes figures de l’islam européen – devant la cour criminelle départementale pour trois des quatre affaires de viols dans lesquelles il est impliqué dans l’Hexagone. La défense du mis en cause, composée d’une demi-douzaine d’avocats, avait à l’époque annoncé qu’elle prévoyait se former un pourvoi contre cette décision.

Mise à jour : à 16h52, avec l’ajout de la déclaration des avocats de Tariq Ramadan sur leur intention de déposer un recours.