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Enquête

Telegram : dans les coulisses de l’affaire Pavel Dourov, l’homme qui en cachait trop

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Mis en examen le 28 août, le fondateur de la messagerie, extrêmement rétive aux demandes des autorités, s’est toujours largement affranchi des règles. «Libération» raconte sa garde à vue et comment l’Elysée l’a courtisé malgré les avertissements.
Le fondateur de Telegram, Pavel Dourov. (Abaca)
publié le 30 août 2024 à 20h36

C’est un être bionique. Visage lisse et pâle, regard insondable, comme occupé à toujours anticiper le coup d’après. Pas une ride, pas un signe d’émotion, mais les lèvres sourient, et son anglais, teinté d’un léger accent russe, ne manque pas d’aménité. Tout est sous contrôle. Pavel Dourov ne semble pas déstabilisé quand les agents de la police aux frontières le cueillent, samedi 24 août, à la sortie du jet qui vient de se poser à l’aéroport du Bourget. Le fondateur de Telegram, 39 ans, patiente dans le salon VIP avec son garde du corps, et Julia, sa nouvelle compagne de quinze ans sa cadette. Il est tout en muscles, elle, fuselée, sac Dior, habituée à instagrammer sa vie d’influenceuse à Dubaï, conseillère revendiquée en cryptomonnaies. Elle vient de poster des photos d’elle dans l’avion, et à Bakou (Azerbaïdjan), leur précédente étape, en Lara Croft ravie par sa séance de tir. Ces deux-là visiblement s’amusent, et ce soir, ils font halte à Paris.

Pavel Dourov s’y sent chez lui puisqu’il est officiellement français, avec un passeport tricolore, en plus de ceux délivrés par la Russie, Saint-Kitts-et-Nevis, et les Emirats