Alors qu’à Paris les députés doivent approuver ce mardi 14 mai une réforme constitutionnelle visant à élargir le corps électoral en Nouvelle-Calédonie, la colère a éclaté dans la rue à Nouméa, capitale de l’archipel. Après plusieurs semaines de contestation pacifique contre ce texte vivement dénoncé par les indépendantistes qui redoutent qu’ils puissent «minoriser encore plus le peuple autochtone kanak», plusieurs quartiers de la ville ont été le théâtre d’émeutes, avec pillage de magasins, incendies de véhicules et affrontements avec la police. Le haut-commissaire de la République, Louis Le Franc, a ordonné un couvre-feu pour la nuit de mardi à mercredi, et le Premier ministre, Gabriel Attal, a appelé à «l’apaisement». Directrice de recherche au CNRS, historienne et spécialiste de la Nouvelle-Calédonie, Isabelle Merle revient pour Libération sur les raisons de la dégradation, depuis la fin du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, des relations entre la métropole et la Nouvelle-Calédonie.
Qu’est-ce qui explique l’explosion de tensions survenue c