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Interview

Tensions en Nouvelle-Calédonie : «Ce que le gouvernement est en train de faire, c’est détricoter l’accord de Nouméa»

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Selon Isabelle Merle, directrice de recherche au CNRS, la réforme du corps électoral néo-calédonien qui doit être approuvée ce mardi 14 mai réveille la mémoire douloureuse de la colonisation dans le territoire ultramarin, ce qui explique la colère et les manifestations.
A Nouméa, le 14 mai. (Theo Rouby /AFP)
publié le 14 mai 2024 à 20h25

Alors qu’à Paris les députés doivent approuver ce mardi 14 mai une réforme constitutionnelle visant à élargir le corps électoral en Nouvelle-Calédonie, la colère a éclaté dans la rue à Nouméa, capitale de l’archipel. Après plusieurs semaines de contestation pacifique contre ce texte vivement dénoncé par les indépendantistes qui redoutent qu’ils puissent «minoriser encore plus le peuple autochtone kanak», plusieurs quartiers de la ville ont été le théâtre d’émeutes, avec pillage de magasins, incendies de véhicules et affrontements avec la police. Le haut-commissaire de la République, Louis Le Franc, a ordonné un couvre-feu pour la nuit de mardi à mercredi, et le Premier ministre, Gabriel Attal, a appelé à «l’apaisement». Directrice de recherche au CNRS, historienne et spécialiste de la Nouvelle-Calédonie, Isabelle Merle revient pour Libération sur les raisons de la dégradation, depuis la fin du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, des relations entre la métropole et la Nouvelle-Calédonie.

Qu’est-ce qui explique l’explosion de tensions survenue c